Longtemps resté discret depuis la fin du Mondial 2023, Raphaël Ibanez, ex-manager emblématique du XV de France, s’est enfin exprimé publiquement, répondant aux rumeurs sur son prétendu éloignement du staff tricolore.
Dans une interview accordée à Midi Olympique, il revient sur ces derniers mois marqués par les spéculations.
« J’ai laissé parler », lâche-t-il d’entrée, balayant les bruits de mise à l’écart après l’échec en quart de finale du dernier Mondial. « Le quart de finale de la Coupe du monde a été un traumatisme, une déchirure. On l’a perdue, mais pourquoi ? »
Selon Ibanez, la Fédération française de rugby (FFR) a ensuite mené une réorganisation interne pour redéfinir les rôles de chacun.
« Aujourd’hui, à l’initiative de Jean-Marc Lhermet, un manager général est donc dédié à chaque équipe nationale. Christophe Reight pour les féminines, Jérôme Daret pour le 7, Cédric Laborde pour les moins de 20 ans et enfin moi auprès du XV de France.
Ce que certains ont défini comme une disparition me concernant était en fait un changement de rôle puisque avant que les trois managers que je viens de citer ne prennent officiellement leurs fonctions, j’occupais un job transversal entre les différentes sélections », explique-t-il.
Conscient de son effacement médiatique, Ibanez revendique une posture plus en retrait :
« Un manager a-t-il vocation à bomber le torse et parler tout le temps ? J’ai beaucoup causé lors du premier mandat, vous savez, et j’ai aujourd’hui le sentiment qu’au sein du staff, nous sommes chacun à notre place. J’ai préféré me reconcentrer sur les choses essentielles, à savoir écouter les coachs et les joueurs. Je suis plus en paix avec la fonction ».
Il réfute également toute brouille avec Fabien Galthié :
« Avec Fabien, on se connaît depuis 30 ans et il n’y a pas de problème. Je connais la machine médiatique autour du XV de France et une discussion en interne devient vite une crise en externe. Après 2023, il fallait changer notre façon de fonctionner et aujourd’hui ça marche. Nous sommes avec le staff, en réflexion et en évolution permanente pour faire gagner le XV de France. Sur et en dehors du terrain ».
Enfin, Ibanez dévoile la part plus intime de son silence, marqué par deux drames personnels :
« Ma parole s’est faite rare, c’est vrai. J’ai choisi de me recentrer sur l’essentiel, ma famille, mes proches et ma fonction ».
L’ancien talonneur évoque notamment la perte accidentelle d’un ami d’enfance en avril 2022, suivie, six mois plus tard, de la leucémie de son fils cadet.
