En difficulté financière chronique depuis sa mise en service en 2015, le Matmut Atlantique s’apprête à vivre un tournant stratégique majeur.
Alors que les pertes s’accumulent et que les Girondins de Bordeaux, désormais relégués en National 2, ne suffisent plus à faire vivre l’enceinte, la Métropole de Bordeaux passe à l’offensive.
À compter du 1er août 2025, la gestion du stade passera officiellement des mains de la société SBA à celles de la Métropole, comme annoncé ce vendredi.
Le contrat de naming liant le site au groupe Matmut arrivant à échéance cet été, le stade reprendra provisoirement son nom générique de “stade Atlantique”, en attendant un nouveau sponsor.
Mais au-delà du symbole, c’est une véritable refonte de l’exploitation du site qui est en jeu. Christine Bost, présidente de Bordeaux Métropole, l’assure :
“La métropole sera en capacité de valoriser cet équipement”.
Pour ce faire, les regards se tournent vers un acteur local incontournable : l’Union Bordeaux-Bègles.
L’UBB appelée à jouer les catalyseurs
Le Stade Chaban-Delmas restera l’antre principal de l’UBB, mais la possibilité d’organiser davantage de rencontres au Matmut Atlantique est sérieusement envisagée.
L’objectif ? Dynamiser la fréquentation de l’enceinte de 42 000 places, dont le gigantisme ne correspond plus à l’activité footballistique actuelle.
Des discussions sont déjà entamées entre la Métropole, le club girondin et la Fédération française de rugby. L’idée : faire du Matmut un lieu plus régulier d’accueil pour les grandes affiches du Top 14, voire des matchs internationaux.
Une perspective qui permettrait non seulement de générer plus de revenus billetterie, mais aussi de redorer l’image d’un site au potentiel encore inexploité.
Un nouveau souffle espéré
Conçu pour l’Euro 2016 et censé symboliser l’ambition sportive de la région, le Matmut Atlantique s’est rapidement transformé en fardeau financier. La descente aux enfers des Girondins, qui n’ont plus de statut professionnel, a laissé le stade orphelin de son club résident et vidé ses tribunes.
Désormais, la relance dépendra de la capacité des acteurs publics à attirer des événements à fort impact. Rugby, concerts, matchs internationaux : tout est sur la table pour relancer la dynamique.
Et l’UBB, forte de sa popularité et de ses ambitions, pourrait bien devenir le pilier de cette nouvelle stratégie.
À l’heure où les collectivités cherchent à maximiser l’utilisation de leurs infrastructures, Bordeaux tente de transformer une crise en opportunité.
Le ballon ovale sera-t-il la bouée de sauvetage du Matmut Atlantique ? Réponse dans les mois à venir.
