La tempête qui secoue le Biarritz Olympique depuis plusieurs mois vient de faire une nouvelle victime.
Arnaud Dubois, président du directoire, a présenté sa démission dans la foulée de la rétrogradation administrative du club en Nationale, une sanction infligée en raison de graves manquements financiers.
Contacté par Sud Ouest, l’intéressé s’est exprimé sans détour : « J’ai fait de mon mieux. On n’était pas loin. Il manquait quelques centaines de milliers » d’euros, a-t-il confié, soulignant l’ampleur du défi auquel il faisait face.
Un club historique au bord du précipice
Ancien fleuron du rugby hexagonal, cinq fois champion de France, le Biarritz Olympique, 9e de Pro D2 cette saison, a vu ses espoirs de maintien à ce niveau douchés par une décision du Conseil de discipline de la FFR. Le club a fait appel, mais la sanction reste, pour l’instant, synonyme de relégation en troisième division.
L’épisode intervient dans un contexte de turbulence chronique : changements de propriétaires, instabilité financière, pressions politiques… Autant d’éléments qui ont précipité la chute du BO. En 2023, un trio d’anciens joueurs, mené par Shaun Hegarty, avait repris le club avec l’appui du fonds d’investissement Otium, dirigé par le milliardaire Pierre-Édouard Stérin. Arnaud Dubois avait alors été nommé président et directeur général.
Un passé judiciaire qui refait surface
Mais les difficultés du club ne sont pas les seules à alimenter les polémiques. Arnaud Dubois, ancien avocat, était attendu ce vendredi au tribunal correctionnel de Limoges, dans une affaire complexe aux ramifications internationales. Il est poursuivi par une société costaricienne, Red Fort Capital Inc., qui lui réclame, ainsi qu’à deux autres figures du rugby, la somme de 2,5 millions d’euros pour un prêt non remboursé.
Parmi les coaccusés figurent Cédric Bistué, ex-président de Béziers, et Hervé Grégoire-Mazzocco, ancien joueur de Clermont. Le procès a finalement été renvoyé au 5 décembre prochain. Selon les avocats, « les discussions se poursuivent » entre les parties.
Des soupçons jusque dans les coulisses du Stade Toulousain
Le nom de Dubois est également lié à une autre affaire : celle du transfert controversé de l’arrière international Melvyn Jaminet vers le Stade Toulousain en 2022. Ce transfert, examiné sous l’angle du salary cap, avait conduit le club à verser 1,3 million d’euros à la LNR après médiation. L’Autorité de régulation du rugby (A2R) enquête toujours sur cette opération, dans laquelle la responsabilité de certains intermédiaires — dont Arnaud Dubois — est pointée du doigt.
Un avenir plus que flou pour le BO
Avec cette nouvelle démission, c’est un chapitre de plus qui s’achève dans la descente aux enfers du Biarritz Olympique. Le club va désormais devoir convaincre la Fédération qu’il est capable de repartir sur des bases saines en Nationale, tout en affrontant une série de défis judiciaires, financiers et sportifs. Une équation à plusieurs inconnues, où la relance semble, aujourd’hui encore, bien hypothétique.
