La famille de Medhi Narjissi, disparu en mer lors d’un stage en Afrique du Sud à l’été 2024, s’apprête à franchir une nouvelle étape dans sa quête de vérité.
Alors qu’elle s’envolera le 1er août pour un hommage sur place, elle entend également poursuivre en justice les responsables qu’elle estime impliqués dans les défaillances ayant conduit à ce drame.
Le président de la FFR, Florian Grill, est directement visé.
Plus d’un an après la disparition tragique de Medhi Narjissi, jeune joueur français emporté par les flots lors d’un stage en Afrique du Sud avec la sélection des moins de 20 ans, la douleur reste intacte au sein de sa famille. Et la volonté d’obtenir des réponses s’intensifie.
Par la voix du père de Medhi, Jalil Narjissi, la famille demande des comptes au président de la Fédération française de rugby, Florian Grill. Extrait :
« Pourquoi n’assume-t-il pas ses responsabilités ? Je n’ai jamais dit qu’il avait mis notre fils à l’eau. Mais il y a la question de toute la préparation du stage qui a été totalement défaillante, comme l’a démontré le rapport de l’inspection générale. Il doit répondre de ses actes devant la justice car tout un tas de fautes ont été commises en amont et ont abouti à ce drame. »
La famille, qui se rendra en Afrique du Sud pour rendre hommage à Medhi, prévoit également d’y engager une action en justice contre l’organisateur local du voyage. Extrait :
« Notre objectif, c’est que l’ensemble des responsables soit a minima entendus et mis face à leurs responsabilités, explique Victor Casellas, l’un des avocats de la famille Narjissi. Cela va de monsieur Grill, en tant que personne morale représentante de la FFR, à tous les hommes de l’ombre de ce dossier. On y travaille. »
Deux mises en examen sont déjà intervenues en France : celle du préparateur physique et du manager de l’équipe. Mais pour la famille Narjissi, cela reste insuffisant.
De son côté, la Fédération française de rugby, par la voix de son avocat Mathias Chichportich, appelle à la retenue. Extrait :
« Nous ne souhaitons entretenir aucune polémique avec la famille Narjissi, dont le ressenti se comprend et se respecte. Les reproches qui sont exprimés n’ont aucun lien avec la disparation tragique de Medhi Narjissi et ne peuvent engager ni la responsabilité de la FFR, ni celle de son président, auquel aucune faute personnelle ne peut être reprochée. La FFR contribue activement à l’enquête en cours et souhaite que la justice puisse travailler sereinement sans pression, ni instrumentalisation. »
Un an après le drame, le deuil se mêle toujours à l’incompréhension. Et la bataille judiciaire qui s’annonce pourrait, espère la famille Narjissi, permettre enfin de faire toute la lumière sur ce qu’elle considère comme une série de négligences ayant conduit à l’irréparable.
