Presque un an après la disparition tragique de Medhi Narjissi, ses proches vivent toujours dans l’ombre de son absence.
À Agen, Valérie et Jalil Narjissi tentent tant bien que mal de survivre, soutenus par leurs souvenirs et un combat judiciaire qu’ils mènent sans relâche.
Leur quotidien est désormais figé dans la douleur depuis ce 7 août 2024, jour où Medhi, 17 ans, a perdu la vie au large du Cap, en Afrique du Sud, lors d’un stage avec l’équipe de France U18.
Le journal L’Équipe est allé à la rencontre de Jalil et Valérie Narjissi, les deux parents de Medhi.
Dans leur appartement de fonction au cœur de la caserne des pompiers d’Agen, le jeune rugbyman est encore omniprésent. Une voiture l’attend toujours sur le parking, destinée au jour où il aurait obtenu son permis.
Dans le salon, une phrase écrite par sa sœur Inès trône sur une étagère : « Tu n’es plus là où tu étais mais tu es partout là où on est. »
Dans la chambre, son sac de l’équipe de France repose intact sur le lit. « On ne l’a jamais déballé », confient ses parents, revenus d’Afrique du Sud avec ce vestige de sa dernière aventure.
Inès, sa grande sœur, devait partir vivre au Canada. Elle a tout abandonné, bouleversée. En février, elle a finalement rejoint la région parisienne pour se rapprocher de ses grands-mères et tenter de se reconstruire.
De son côté, Jalil Narjissi, ancien talonneur du SUA et entraîneur à Castanet, ne peut plus approcher un terrain de rugby. Le traumatisme est trop lourd. « Je ne dors quasiment plus depuis un an », confie-t-il via L’équipe, miné par une colère sourde envers la Fédération française de rugby (FFR) et l’attitude des autres familles.
« À part le Stade Toulousain, qui est extraordinaire, on est tout seuls. La Fédération n’est pas là. »
Le silence assourdissant qui entoure ce drame ne fait qu’exacerber leur douleur. « Vous vous rendez compte que cet été, ils repartent faire leur tournoi en Afrique du Sud ? Comme s’ils avaient perdu un ballon… » s’indigne-t-il.






