Un vent de révolte souffle sur le rugby. Soutenue par des financements colossaux et portée par l’ancien international anglais Mike Tindall, la ligue dissidente R360 promet de bouleverser l’équilibre du sport.
Trois figures emblématiques des All Blacks – Mils Muliaina, Jeff Wilson et Justin Marshall – ont réagi avec inquiétude sur le plateau de The Breakdown (Sky Sport).
Pour Muliaina, la menace est désormais bien réelle :
« C’est vraiment un bouleversement dans notre sport et il semble que le projet ait les reins solides. Il y a quelques mois, on n’aurait jamais pensé que ça sortirait vraiment de terre. »
L’ancien arrière pointe directement la responsabilité des instances :
« Si j’étais World Rugby, je me ferais du souci. Les différentes compétitions aussi. Ils ont déjà recruté plusieurs joueurs. En plein pendant le Super Rugby, qu’est-ce que tout ça va donner ? Si j’étais World Rugby, je me ferais du souci. »
Wilson, lui, n’y va pas par quatre chemins :
« Cela détruirait tout simplement chaque compétition à travers le monde parce qu’elles sont sur les mêmes fenêtres. On comprend qu’ils doivent jouer en même temps que le Top 14, la Japan Rugby League One et le Super Rugby. Tout à coup, des équipes entières de joueurs se retrouveront démunies.
Ils cherchent de la crédibilité, c’est pourquoi ils s’attaquent aux meilleurs éléments de Nouvelle-Zélande, d’Afrique du Sud, d’Australie… C’est un problème que World Rugby doit prendre à bras le corps. C’est d’ailleurs leur plus grand défi pour prouver leur professionnalisme. »
Marshall, enfin, compare le phénomène au séisme provoqué par le LIV Golf face au PGA Tour :
« Ça va avoir un impact colossal sur le rugby international. Parce qu’il s’agit de sommes bien plus conséquentes que celles qui convainquent actuellement les Mo’unga, Barrett… Oui, ce sont des belles sommes mais ce ne sont pas celles proposées ici. Au fond, ils peuvent toujours jouer à un niveau compétitif mais ils savent qu’ils n’auront plus jamais à se soucier d’argent. »
Tous s’accordent : si R360 concrétise son recrutement massif, l’écosystème du rugby professionnel pourrait basculer d’ici peu.
