Un an après la disparition tragique de Medhi Narjissi, jeune international U18 du Stade Toulousain, le ministère des Sports a annoncé ses premières sanctions disciplinaires.
Le 7 août 2023, à seulement 17 ans, le rugbyman trouvait la mort lors d’une séance de récupération en mer avec les Bleus U18, sur la plage de Dias Beach, en Afrique du Sud. Ce drame avait profondément affecté le rugby français et conduit à l’ouverture d’une enquête judiciaire pour homicide involontaire visant deux encadrants de la tournée.
Selon Le Parisien, le préparateur physique Robin Ladauge a écopé de la sanction la plus sévère : sa révocation de la fonction publique, entraînant la perte définitive de son statut de fonctionnaire. Quant à Stéphane Cambos, manager de l’équipe, il a été suspendu pour deux ans, dont un avec sursis.
Cette différence de traitement s’explique, selon l’administration, par le fait que Cambos n’aurait pas été informé de la sortie en mer qui s’est révélée fatale au jeune joueur.
Mais ce dernier s’est vivement exprimé par l’intermédiaire de son avocat, Me Arnaud Dupin.
« Ce n’est pas en le jetant publiquement en pâture, pour des fautes qui ne lui sont pas imputables, qu’une meilleure justice sera rendue », déplore-t-il via Midi Olympique.
Le conseil précise en outre que son client a découvert la sanction via les médias, sans notification officielle, et regrette que la famille Narjissi ait été avertie avant même Stéphane Cambos.
Toujours profondément marqué par le décès de Medhi, le manager attend désormais de recevoir la décision officielle afin d’envisager un éventuel recours.
Par ailleurs, la procédure judiciaire se poursuit. Les deux encadrants restent mis en examen pour homicide involontaire, tandis que la famille et le monde du rugby français continuent de chercher des réponses à ce drame.
Voici le communiqué de l’avocat de Stéphane Cambos :
« Monsieur Stéphane Cambos découvre dans la presse qu’une sanction administrative aurait été prise à son encontre par la Ministre. Si cette information est bien réelle, il déplore que cette décision individuelle ne lui soit toujours pas communiquée et considère donc à ce jour qu’elle n’a aucun caractère officiel. Les institutions françaises et le ministère des Sports se doivent de respecter les règles les plus élémentaires et surtout celles du droit administratif. Rien ne justifie que cette décision ait pu être communiquée à la famille Narjissi, en primeur, alors qu’elle n’est nullement partie à la procédure disciplinaire.
D’ailleurs, il est encore plus inconcevable que des commentaires puissent être faits sur une décision prise, sans même avoir eu connaissance des éléments débattus au sein de cette commission. Les commentaires sur cette décision la qualifiant de “honte” démontrent l’attachement de leurs auteurs au respect des institutions républicaines et des lois de notre pays. Depuis plus d’un an, Monsieur Stéphane Cambos vit dans la douleur et reste profondément éprouvé par la disparition de Medhi Narjissi.
Ce n’est malheureusement pas en le jetant publiquement en pâture, qui plus est pour des fautes qui ne lui sont pas imputables, qu’une meilleure justice sera rendue. Suite aux éléments factuels apportés lors de la commission, Monsieur Stéphane Cambos attend donc le contenu formel de la décision et surtout l’avis de la commission pour en connaître la teneur et éventuellement formuler des recours administratifs. »







