
Le Stade Toulousain s’apprête à écrire une nouvelle page de son histoire. Après avoir décroché trois titres consécutifs du Brennus, l’équipe dirigée par Ugo Mola aspire désormais à un quatrième titre d’affilée, une performance qui, dans le passé, avait été réussie uniquement par Toulouse dans les années 1990.
C’est à cette époque que Guy Novès avait mené le club rouge et noir à un impressionnant quadruplé entre 1994 et 1997. Aujourd’hui, l’ancien entraîneur emblématique revient sur les pièges que la formation actuelle, portée par Antoine Dupont, devra impérativement éviter.
Il s’est exprimé auprès de Sud-Ouest.
Éviter l’obsession du quadruplé
Selon Guy Novès, le principal risque à surmonter est d’ordre mental :
« Le premier piège, ce serait de penser à ce quadruplé. Il ne faut surtout pas être obnubilé par ce résultat qui, s’il est représentatif d’une domination, n’est pas l’objectif immédiat. Ils veulent être champions de France à nouveau, ils visent aussi la Coupe d’Europe. Ils ne doivent pas être focalisés sur des choses comme ça dès le début de saison. Cela même si tous les autres voient le Stade Toulousain loin devant. »
Se renouveler constamment
L’ancien coach met en avant la nécessité de ne jamais tomber dans la routine en termes de méthodes de travail et de discours :
« Ce n’est pas important, c’est capital. (…) La routine éteint les énergies. »
Avec un encadrement élargi et plus de cinquante joueurs mobilisés la saison dernière, Guy Novès estime que le club toulousain est parfaitement équipé pour réinventer sans cesse sa manière d’aborder les compétitions.
Une motivation différente de celle d’autrefois
La génération actuelle parle souvent d’inscrire son nom dans l’histoire, mais Novès nuance cette ambition au regard de son expérience :
« À notre époque, on n’avait pas grand-chose à égaler. (…) Pour eux, être en phases finales est quelque chose de banal : gagner, c’est être au centre de la cible. Mais dans la cible, ils y sont tout le temps. On ne pense à la finale que lorsqu’on a gagné la demi-finale. »
Un duel prometteur entre Toulouse et Bordeaux
L’ancien entraîneur observe également la progression notable de l’Union Bordeaux-Bègles, sacrée championne d’Europe au printemps dernier :
« Bordeaux se rapproche effectivement énormément de Toulouse. (…) Mais est-ce que l’UBB a le même effectif que le Stade ? Je n’en suis pas certain : Toulouse est très costaud dans tous les domaines. (…) On a tout de même l’impression que les Toulousains gagnent lorsqu’ils l’ont vraiment décidé. Je ne suis pas certain que l’inverse soit vrai.
Ça n’a pas empêché les Bordelais d’être champions d’Europe. Encore une fois, l’UBB se rapproche de Toulouse. Mais elle n’est pas encore à son niveau. »
Pour Guy Novès, le Stade Toulousain demeure la référence à battre.
Toutefois, l’UBB, bénéficiant de l’expertise de Yannick Bru et de l’ambition de Laurent Marti, pourrait s’avérer la plus sérieuse rivale sur la route du club rouge et noir vers ce quadruplé historique.







