
À seulement 32 ans, Paul Willemse a dû mettre un terme à sa carrière rugbystique.
Affaibli par de multiples commotions cérébrales, l’ex-deuxième ligne du XV de France confie à Midi Olympique avec une honnêteté poignante, la souffrance de voir son corps et sa tête lui dicter la fin de son parcours.
L’ancien international revient sur la difficulté à se résoudre à cette décision. Extrait :
« Pour moi, le process a été très long et pendant un an, je n’ai pas voulu accepter ce qui était en train d’arriver. J’ai alors étudié toutes les possibilités qui m’étaient encore offertes pour pouvoir à nouveau jouer au rugby. Dans ma tête, je me voyais encore faire deux saisons. Mais ce fut évidemment impossible. »
Il se remémore avec précision son dernier match de Top 14, face au Stade français. Extrait :
« Chez moi, les commotions cérébrales ne sont apparues que sur les deux dernières saisons de ma carrière. […] Toujours est-il que sur la fin, les commotions étaient à chaque fois plus agressives et je tombais KO bien plus facilement qu’à mes débuts : des KO, j’en ai donc fait cinq en un an et demi. Quand j’ai été commotionné contre le Stade français, je sortais d’ailleurs de quatre mois de repos : sur ce dernier match, je porte le ballon, prends un petit coup d’épaule sur la mâchoire et tout de suite, ça me fait dormir… »
Le verdict médical a été formel. Extrait :
« Les neurologues ont pris ça comme un signal et compris que le problème était réel. Vu que mon travail sur le terrain consiste à mettre la tête dans tous les regroupements, il était préférable d’arrêter là. »
Récemment encore, il décrit les séquelles persistantes. Extrait :
« Un an après la dernière commotion cérébrale, je ressens encore quelques symptômes : si je joue à la bagarre avec les enfants, par exemple, j’ai des migraines pendant quelques heures, des nausées voire une impression de déséquilibre. C’est gérable au quotidien mais je ne peux pas dire, non plus, que je suis nickel. Et puis, on ne sait jamais sur quoi peut déboucher une commotion cérébrale, d’ici quelques années. »
Mais au-delà des douleurs physiques, c’est la perte de soi qui a été le plus dur à affronter. Extrait :
« Ces derniers mois, je n’exerçais plus mon métier et me sentais inutile. Tu ne sais plus qui tu es, tu perds confiance, tu deviens fou… Ce sont des moments très compliqués à vivre. Je ne les souhaite à personne. »
Un chapitre douloureux se conclut pour Willemse, qui laisse derrière lui une carrière significative, mais ternie par la violence d’un sport où les commotions laissent toujours des traces.







