
Alors que le Top 14 enregistre des records d’audience, une problématique majeure vient assombrir cet engouement : le piratage des matchs.
Un nombre croissant de passionnés choisissent des flux illégaux pour assister aux rencontres, une démarche qui menace à terme la stabilité financière du rugby français, aussi bien au niveau professionnel que dans le milieu amateur.
Midi Olympique a enquêté sur ce fléau.
Un phénomène majeur aux conséquences alarmantes
Selon Xavier Spender, directeur général de l’Association pour la Protection des Programmes Sportifs (APPS), le rugby n’échappe pas aux pratiques frauduleuses :
« Aujourd’hui, tous les sports sont piratés et le rugby, certes moins touché que le foot, n’y échappe pas. »
Deux modes principaux d’accès illégal émergent : les abonnements IPTV bon marché, orchestrés par des réseaux criminels, ainsi que le partage non autorisé de liens sur les réseaux sociaux. Ce qui semble être une bonne affaire expose en réalité les utilisateurs à de sérieux dangers.
Comme l’explique Spender :
« Rien n’est gratuit. Les consommateurs perdent alors souvent toutes leurs données privées et peuvent être confrontés à de la publicité illicite, de sévères arnaques voire à de la pédopornographie. »
Un manque à gagner considérable
Les pertes économiques sont évaluées à 290 millions d’euros chaque année pour le sport professionnel en France. Ce déficit menace directement la viabilité financière des clubs et prive également le secteur amateur d’une partie de ses ressources.
Spender met en garde :
« Lorsqu’un consommateur pirate un match de rugby, il se tire une balle dans le pied et affaiblit le sport qu’il aime : le préjudice financier impacte aussi grandement le sport amateur puisque ni la taxe Buffet ni les reversements directs du sport professionnel vers le sport amateur ne s’appliquent sur ces montants dérobés. Tout le monde est perdant. »
La perspective d’un cadre législatif renforcé
Pour freiner ce phénomène, le Sénat a adopté le 10 juin une loi qui autorise le blocage immédiat des sites pirates. Si la mesure est validée, les plateformes illégales pourraient être fermées dès le début d’un match.
Le dispositif prévoit également des sanctions pouvant aller jusqu’à trois ans de prison et 300 000 euros d’amende pour les responsables.
Des réseaux organisés derrière les écrans
L’idée que le piratage soit un simple partage convivial entre amateurs est désormais dépassée.
Spender souligne :
« Ne vous y trompez pas : les pirates ne sont pas des Robin des Bois offrant généreusement du contenu aux démunis. Ce sont des groupes mafieux organisés, dangereux. »
Europol a dernièrement démantelé un important réseau européen comptant 22 millions de clients, qui générait 3 milliards d’euros par an.
Le rugby français se trouve aujourd’hui à un moment crucial. S’il ne réussit pas à lutter efficacement contre le piratage, l’ensemble de sa structure économique pourrait être profondément bouleversée. Clubs professionnels, diffuseurs et amateurs attendent une réaction rapide des pouvoirs publics afin de préserver un sport en pleine expansion, mais plus fragile que jamais.








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