
À seulement 32 ans, Paul Willemse a révélé lundi qu’il mettait un terme à sa carrière. La succession de cinq commotions cérébrales survenue en dix-huit mois aura eu raison du deuxième ligne du MHR et du XV de France.
Ému, le joueur s’est confié à Midi Olympique :
« Pendant un an, je me suis refusé à accepter ce qui arrivait. Je n’ai pas voulu croire que c’était la fin. »
Cependant, la dure réalité s’est imposée : migraines, nausées et vertiges apparaissent même lors de simples instants passés à jouer avec ses enfants. « Au quotidien, c’est gérable mais je ne peux pas dire, non plus, que je suis nickel. »
Plus encore que les douleurs physiques, c’est le sentiment de vide qui pèse sur Willemse :
« Ces derniers mois, je n’exerçais plus mon métier et me sentais inutile. En gros ? Tu ne sais plus qui tu es, tu perds confiance, tu deviens fou… »
Avec une pointe d’humour, il ajoute :
« C’est bizarre de considérer la vie sans le rugby… Je vais avoir mes week-ends et je ne sais pas quoi en faire. Ma femme me verra tous les jours à la maison et elle ne saura pas non plus quoi faire de moi. »
Malgré cela, la question de son avenir professionnel reste centrale :
« Je n’ai pas eu d’autre expérience professionnelle que celle propre à mon sport. Ces prochaines semaines, je vais donc essayer différentes choses et voir lesquelles me plaisent. »
Son parcours a également été marqué par un départ compliqué de Grenoble.
Fabrice Landreau témoigne : « Paul a réalisé avec nous quelques matchs incroyables et puis… »
De son côté, Willemse évoque différemment cette période, qui l’a conduit à rejoindre Montpellier :
« Les premiers mois, à Grenoble, c’était dur. Je me suis marié très jeune et ma femme, là-bas, se sentait seule et triste. […] Quand j’ai appris que Jake White venait d’engager cinq copains à moi à Montpellier (Jacques Du Plessis, Wiian Liebenberg…), j’ai tout de suite pensé que c’était un merveilleux moyen de régler le mal-être de mon épouse. J’ai alors signé là-bas. »
Au sein de Montpellier, puis avec l’équipe de France, il a construit sa réputation de pilier, formant avec Bernard Le Roux une seconde ligne emblématique.
Il garde un souvenir fort de ses débuts en Top 14 :
« Mon premier match, je l’ai disputé contre Toulon. En face, j’ai retrouvé deux de mes idoles de jeunesse, Bakkies Botha et Juan Smith. C’était énorme ! »
Malgré une conclusion abrupte à sa carrière, Paul Willemse garde une position positive envers le rugby :
« Même s’il reste encore beaucoup de choses à faire vis-à-vis de la santé des joueurs, j’ai fait partie d’un rugby ayant eu conscience du danger que représentaient les commotions. Personne ne m’a jamais poussé à reprendre trop tôt. »
Il tourne désormais la page, avec ses blessures, ses titres et ses souvenirs. L’histoire d’un guerrier qui quitte le terrain, marqué par la gloire mais aussi par le lourd tribut d’un sport exigeant.







