
Après quatre années passées sous les couleurs de Lyon, Davit Niniashvili entame un nouveau chapitre de sa carrière.
À l’instar de Nolann Le Garrec, ce jeune joueur géorgien, ancien pensionnaire du LOU Rugby, a inscrit son premier essai sous le maillot de La Rochelle samedi dernier face à Clermont. Ce talentueux ailier de 23 ans suscite de fortes attentes, en particulier grâce à son style audacieux, comme il l’a confié à l’AFP.
La Rochelle
« J’ai déjà découvert l’Île de Ré lors de la dernière Coupe du monde, puisque l’équipe de Géorgie y était basée, ainsi que le stade Deflandre où l’on s’entraînait la semaine avec les Rochelais, la salle de musculation, mais je ne connaissais pas trop la ville de La Rochelle. Compte tenu de notre parcours (5e et dernier de la poule D), ce ne sont pas des souvenirs très joyeux liés à l’Île de Ré qui me reviennent. Ici, le rugby bénéficie clairement d’une belle ferveur. À Lyon, je me rendais à l’entraînement en métro et personne ne me reconnaissait, c’est avant tout une ville de football. Là, les gens viennent te saluer, te souhaitent la bienvenue. Sandro (Kuntelia, pilier géorgien) m’a beaucoup parlé des victoires en Coupe d’Europe, il m’a montré des vidéos de ces triomphes et de la foule sur le port. Peu importe les résultats, le public soutient le club, c’est magnifique. »
Une connexion géorgienne précieuse
« Nous sommes trois Géorgiens au club : Nika (Sutidze), Sandro et moi. Nika a 22 ans, un an de moins que nous. Avec Sandro, c’est un peu comme si on était jumeaux (rires), nous évoluons ensemble en sélection depuis nos 16 ans. Avant mon arrivée, ils m’ont beaucoup parlé de l’équipe. Cet été, ils m’ont fait visiter la ville et, avec ma femme, nous avons trouvé une maison. C’est vraiment un atout d’avoir des compatriotes dans l’effectif. À Lyon, il y avait Beka Saghinadze qui m’a hébergé lors de ma première année, quand j’avais 18 ans, il m’a beaucoup aidé, c’était comme un grand frère pour moi. Puis je me suis marié, nous nous sommes séparés. Je suis un peu triste que Beka ne soit plus à mes côtés, mais c’est la vie. »
Le besoin de changer d’air
« En quatre saisons à Lyon, je retiens surtout la victoire en Challenge Cup en 2022 et les nombreux changements à la tête de l’encadrement technique. J’ai travaillé avec Pierre Mignoni, (Xavier) Garbajosa, Kendrick (Lynn), puis Fabien Geigenbacher et enfin Karim Ghezal. Cela a parfois été compliqué pour les joueurs, c’est pourquoi j’ai décidé de partir, de me lancer un nouveau défi, de changer de club. Mais je n’oublie pas tout ce que le LOU m’a apporté. C’est ce club qui m’a repéré et permis de venir en France. Là-bas, j’ai pu grandir à la fois comme joueur et en dehors du rugby. »
Les attentes du staff rochelais
« Les coachs m’ont demandé de rester fidèle à mon style, de ne pas changer, d’être un peu fou tout en conservant ma rapidité, car ils m’ont expliqué qu’il manquait un peu de vitesse l’année dernière. C’est en quelque sorte notre mission avec Nolann (Le Garrec). Brice Dulin, ancien arrière du club, est toujours dans le staff et il possède une vaste expérience, je vais beaucoup apprendre à ses côtés. Je souhaite continuer à progresser, c’est la raison de mon arrivée. Je sais que j’aurai davantage de liberté qu’à Lyon. Peu importe que je joue à l’arrière ou à l’aile, ça m’est égal, ce sont des postes proches car il faut couvrir beaucoup de terrain. »
Appréciation du niveau du Top 14
« Depuis ces quatre années passées en France, je sens que le Top 14 évolue sans cesse. Quand j’étais plus jeune, j’étais plus attiré par le Super Rugby, admirant les arrières de l’hémisphère Sud comme Ben Smith ou Israel Dagg… Mais quand j’ai décidé de devenir professionnel, j’ai commencé à regarder le Top 14 sur mon ordinateur à Tbilissi. Il y avait tout : vitesse, puissance, des matchs à enjeux et sous pression. Jouer en France a toujours été mon rêve, et aujourd’hui, j’en vis l’expérience. »
Source : RMC Sport







