
Après un début de saison mitigé avec une prestation décevante contre Pau et une défaite encourageante face à Toulon, Castres a signé une large victoire en écrasant Bayonne (48-17) en inscrivant sept essais. L’international uruguayen Santiago Arata a brillé, confirmant son rôle de leader au sein de l’équipe.
Absent lors de la première journée du Top 14 contre Pau (15-17), retenu avec l’Uruguay pour une double confrontation qualificative à la Coupe du monde contre le Chili, Arata est rapidement revenu pour reprendre les commandes de son équipe.
Le demi de mêlée a considérablement influencé le jeu castrais lors de cette rencontre face à Bayonne. « Il a fait du ‘Santi’ », a souligné Julien Dumora, nouvel entraîneur des trois-quarts et récent retraité, après la rencontre. « C’est un meneur d’hommes, c’est un leader, quelqu’un qui est capable de prendre des initiatives offensivement comme défensivement. Ce soir il a fait un très bon match. »
Avec ses nombreux plaquages, ses escapades malicieuses au bord du ballon porté qui lui ont permis de marquer un essai personnel, ainsi que ses deux coups de pied décisifs – l’un en fin de première mi-temps pour lancer l’essai de Botitu, l’autre en seconde période contribuant au doublé d’Ambadiang – Arata a été tout simplement impressionnant et difficile à contenir.
« L’équipe était stressée », reconnaissait-il après avoir livré une prestation complète. « Il y avait un peu cette pression négative. Moi, personnellement, je ne la sentais pas du tout. Pourquoi ? Peut-être parce que je n’ai pas été ici au tout début de la saison. Mais j’attendais ce match avec beaucoup d’impatience. Toutes la semaines, je l’ai attendu ».
Son influence s’est évidemment ressentie sur l’ensemble de l’équipe, en particulier grâce à son jeu au pied qui a su déverrouiller la défense adverse. « Je ne vais pas vous l’apprendre, c’est lui qui commande ‘les gros’», expliquait le récent talonneur recruté Teddy Durand. Avec un sourire et un regard vers Arata, pas loin en salle de presse, il ajoutait : « Vous le voyez, il est costaud ! On l’a vu sur son essai, il peut partir au ras ! » Malgré son 1,74 m pour 75 kilos, la grinta de ce Sud-Américain est bien connue depuis son arrivée à Castres il y a cinq ans.
« Je me sens comme un mec d’ici »
Cependant, Santiago Arata reste un « Tero », surnom des Uruguayens, mais il se sent totalement intégré à Castres. « Je ne suis pas français, je ne suis pas Castrais», affirme-t-il. « Mais je me sens comme un mec d’ici. Je regarde à l’extérieur, je connais tout le monde. Le mec qui tient la boulangerie. Le mec qui est le jardinier du stade. Ma famille, tout le monde. Les amis, les mecs qui sont en train de se ‘foutre’ des bières au match. Tout le monde. Je me sens d’ici. Et aujourd’hui, c’était pour eux cette victoire. A la fin, il y a toute la ville avec un sourire. Donc, ça fait du bien ».
Un témoignage qui trouvera un écho particulier dans le Tarn. Plus sérieux, il met en lumière la cohésion du groupe, fragilisé par la disparition tragique de l’ailier Josaia Raisuqe au printemps dernier.
« On a été touchés. Ça a été… on n’a jamais vécu quelque chose comme ça. Honnêtement, ce qui est arrivé, le challenge qu’on a eu en tant que groupe avec ‘Jos’, ça nous a fait basculer. Et ça n’a pas été simple. Pas du tout. Mais cette année, on a fait une présaison de dingues. Je sens que ce groupe veut quelque chose. Il veut quelque chose de plus. On ne veut pas mourir. On ne veut pas mourir pour rien ».
Via RMC Sport







