
Anthony Belleau, ouvreur international français, a fait ses valises cet été pour quitter Clermont et le Top 14 afin de s’engager avec Northampton.
Ce week-end marque sa première titularisation avec son nouveau club lors de l’ouverture de la Premiership face à Exeter.
Dans une interview accordée à L’équipe, l’ex-Toulonnais confie son plaisir de découvrir son environnement anglais. Extrait :
Franchement, je me régale. On a repris depuis le 7 juillet. Ce fut une longue présaison, ce n’est pas le même timing qu’en France. Je me retrouve face à de nouvelles méthodes de travail, c’est hyper enrichissant. Je suis très heureux d’être là.
En France, c’est plus court, et on attaque très rapidement les matches de préparation. Et tu sens que la pression arrive vite en France, avec de gros enjeux économiques. Il faut donc être prêt plus rapidement. Ici, il n’y a pas de relégation. On prend le temps, on en a d’ailleurs passé beaucoup en salle de musculation.
Il souligne également la bonne entente nouée avec son entraîneur. Extrait :
Cela a été top dès le début, il y a eu un excellent feeling, j’ai senti quelque chose de très positif dans leur discours, l’échange a été bon, je crois qu’il a apprécié ma motivation, ce désir de relever un autre challenge. Les Anglais n’ont pas l’habitude de voir un Français qui débarque dans leur Championnat.
C’est enrichissant pour moi, mais je pense que pour les coaches aussi. Ils sont très curieux, nos cultures et notre approche du rugby, du jeu sont différentes. Ils me posent des questions sur le jeu, les entraînements, le déroulement d’une saison. Je sens qu’ils sont aussi curieux sur les histoires d’argent, sur les budgets, ils voient bien qu’il y a plus de moyens en France, ils savent que les clubs français ont pas mal de moyens.
Anthony Belleau détaille par ailleurs ses raisons de se tourner vers l’Angleterre plutôt que de poursuivre sa carrière dans l’Hexagone. Extrait :
On est très attaché notre pays, ça dépend des envies de chacun, moi, j’avais envie de le faire, il n’y a que ça qui m’intéressait… Je n’ai pas hésité longtemps quand j’ai su que c’était possible, j’avais toujours eu dans le coin de la tête cette envie de vivre une expérience à l’étranger.
J’ai toujours été très curieux, j’ai toujours beaucoup discuté avec les étrangers dans les clubs où je suis passé, ça me tenait à coeur, mais ça, c’est Toulon qui me l’a donné. Quand je suis arrivé à 18 ans, je me suis retrouvé avec une équipe qui était composée de stars, une équipe qui gagnait, je me suis nourri de leur vécu pour devenir un meilleur joueur, et un meilleur homme.
Je me suis retrouvé avec Clermont qui ne me conservait pas. Le marché était assez fermé la saison dernière. Je me suis alors dit que c’était peut-être le moment de voir autre chose, après quasiment 10 ans en Top 14, dans deux des plus grands clubs français. J’ai jeté un oeil, j’ai exploré les pistes, et puis je me suis jeté à l’eau.
Enfin, l’ouvreur évoque aussi les différences entre sa fonction de numéro 10 dans le championnat anglais et français. Extrait :
En Angleterre, le poste de 10 est beaucoup basé sur le leadership, sur la façon dont on drive l’équipe, on est un peu là pour diriger. En Angleterre, le jeu me paraît plus structuré. Mais il ne faut pas que j’efface mon disque dur, il faut savoir comprendre leur approche car si je joue comme j’ai l’habitude de le faire, je pense que ça ne va pas aller et qu’il y aura un décalage.
J’arrive sur la pointe des pieds. Il faut que je comprenne le contexte, tout en gardant ma façon de jouer. L’objectif, c’est de profiter de l’expérience, je me régale, j’ai le sourire, tout est un peu nouveau, c’est excitant.
J’aurai de réelles responsabilités, Fin Smith sera souvent absent, il y a eu la tournée des Lions, il y a la tournée de novembre, puis le tournoi. Ça fait une paire de matches à jouer. Je pense que l’an dernier, ça manquait de profondeur et c’est ce qui leur a fait défaut, et a empêché le club d’être compétitif.







