
L’été dernier, l’ailier international portugais Raffaele Costa Storti a quitté les rangs du Stade-Français Paris pour s’engager avec le FC Grenoble en Pro D2.
Dans un entretien accordé à Midi Olympique, il est revenu sur ses blessures, notamment deux interventions chirurgicales au genou et à l’épaule.
Il a évoqué les rencontres marquantes réalisées durant sa rééducation. Extrait :
Je me suis retrouvé avec des grands athlètes de différents sports : le ski, le volley, le rugby, le basket… Ça fait du bien de partager des histoires différentes, d’observer comment ils bossaient et de voir que, parmi toutes nos différences, nous avons toujours un point commun : s’améliorer chaque jour. Je me suis fait des amis là-bas, on est resté en contact, comme avec Léo Slemett (ski freeride) qui est déjà venu me voir à Grenoble.
On se tient au courant de nos actualités, mais on partage aussi d’autres choses à part le sport. Earvin Ngapeth ? Il est très humble, il m’a très bien accueilli. C’est un mec top. Au début, je ne le connaissais pas, je ne regardais pas trop le volley-ball. Maintenant, j’y jette un œil !
Il admet que l’éloignement des terrains pendant plusieurs mois est une épreuve difficile. Extrait :
C’est très dur d’être éloigné aussi longtemps des terrains… J’avais déjà eu des blessures de deux, trois mois, mais là, c’était particulièrement difficile à vivre : c’était ma première saison en Top 14, dans une nouvelle ville, Paris, qui est très grande… C’était dur à vivre mais pour moi, ce sont dans les moments difficiles où on apprend le plus. Je garde beaucoup de choses de cette expérience !
J’ai appris que la vie d’un joueur professionnel, ce ne sont pas que de bons moments. Un jour, tu peux te sentir le roi, être dans une très belle dynamique. Et le jour d’après, tu n’es pas performant. Et c’est pour ça qu’il faut se concentrer davantage sur la méthode et le cheminement que sur le résultat, chose qu’on ne peut pas contrôler… C’est important de rester constant même si les choses ne se passent pas comme voulues à un moment.
Avec son camarade Manuel Pinto Cardoso, il s’est amusé à filmer le quotidien de sa vie d’athlète professionnel. Voici pourquoi. Extrait :
Cela vise à montrer la vie d’un joueur, d’un athlète professionnel, pas juste les moments qui passent à la télé. Je vais montrer la récup’, l’alimentation mais aussi la santé mentale, parce que ça peut être difficile à gérer. C’est un thème délicat pas souvent abordé. J’ai d’ailleurs commencé à avoir cette idée à Paris quand je n’étais pas très bien, je n’étais pas habitué à cela et j’ai trouvé qu’on ne parlait pas souvent de la santé mentale. Je ne suis pas le seul à avoir eu des problèmes dans la tête à cause de blessures ou de temps de jeu. J’espère que cela pourra inspirer des jeunes qui veulent devenir rugbymen en leur montrant ce qu’est la vie de joueur professionnel. C’est aussi important pour moi car ça m’aide à rester concentré sur le cheminement, à rester motivé et ne pas seulement être focalisé sur le résultat.
Il tient à souligner le soutien qu’il a reçu du Stade-Français lors de ses difficultés. Extrait :
Le Stade français essaye de trouver des moyens pour soulager les joueurs. Mais très souvent, la recherche d’aide se fait sur l’initiative des joueurs eux-mêmes. Car la santé mentale est encore taboue dans le rugby je trouve !
J’ai parlé avec ma famille, avec mes copains. J’ai vu un psychologue qui est proposé aux joueurs par le Stade français. J’ai essayé de partager ce que je vivais à ce moment-là. Je ne suis pas psychologue, mais mon retour d’expérience m’a montré qu’être dans le partage de sa situation, de son ressenti et d’écouter des personnes qui ont eu un vécu similaire, même si ce n’est pas dans le sport, aide.







