
Le débat autour du salary cap du Top 14 a pris une nouvelle dimension après les déclarations d’Antoine Dupont.
Le capitaine du Stade Toulousain et du XV de France a dénoncé jeudi une « chasse aux sorcières » orchestrée par la Ligue Nationale de Rugby (LNR). Pour lui, ce dispositif, instauré en 2010 pour réguler les finances des clubs, est devenu trop intrusif et ne correspond plus à la réalité économique actuelle.
Le salary cap plafonne la masse salariale des clubs à 10,7 millions d’euros. Importé du sport américain, il avait pour but de maintenir une certaine équité en empêchant les plus riches d’écraser la concurrence. Mais son application s’est complexifiée au fil des années : il inclut désormais indemnités de transfert et exploitation de l’image des joueurs. Plusieurs clubs ont même tenté de le contourner.
La LNR défend l’outil, présenté comme « un outil de régulation essentiel à la productivité et au développement durable du rugby professionnel visant à maintenir l’équilibre compétitif du championnat, car la masse salariale des joueurs est un élément déterminant de la performance sportive des équipes ».
Antoine Dupont, lui, déplore que les joueurs soient les premiers perdants. « On se retrouve dans une économie du rugby qui est grandissante (…) grâce à nous les joueurs au milieu et au final on n’est pas bénéficiaire de ça puisque le salaire stagne, voire baisse, et on ne peut pas utiliser notre image… » Ambassadeur de Peugeot, il rappelle que « les règles du salary cap (…) nous empêchent d’utiliser notre image individuelle à travers des contrats de pub classiques ».
Selon lui, « il y a 4-5 ans il n’y avait pas de sujet. Aujourd’hui ça devient problématique pour la majorité des joueurs de l’équipe de France (…) car on sait déjà qu’on est restreint par ce salary cap. » Et d’ajouter : « Même dans leur droit de regard, ils essayent d’être de plus en plus invasifs en nous demandant de citer tous les partenaires qu’on a. On arrive un peu dans une chasse aux sorcières où ils veulent démasquer les tricheurs mais ça en devient ridicule… »
Face à ces critiques, la LNR a tenté de calmer le jeu. « La LNR n’interdit en aucun cas à un joueur de disposer de son droit à l’image. Ce qui est prévu, c’est que les contrats conclus avec une entreprise partenaire du club soient déclarés dans le salary cap par les clubs. C’est un principe de transparence, récemment renforcé. » L’instance rappelle aussi qu’« une réflexion de fond est engagée avec les clubs sur l’ensemble du dispositif » et que « le débat est totalement ouvert et aucune orientation n’est privilégiée à ce stade ».
Le clash autour du salary cap est désormais ouvertement porté par la plus grande star du rugby français.







