
À seulement 19 ans, le centre de la Section Paloise impressionne tout le Top 14 par sa maturité, sa puissance et son intelligence de jeu. Déjà comparé à Yannick Jauzion, Fabien Brau-Boirie est perçu comme l’un des futurs grands du rugby français.
En moins d’un an, Fabien Brau-Boirie est passé du statut d’espoir prometteur à celui de véritable phénomène du Top 14. Révélé le 23 novembre 2024 face à Montpellier, le centre de la Section Paloise est désormais une valeur sûre du championnat. À seulement 19 ans, celui que beaucoup comparent déjà à Yannick Jauzion incarne l’avenir du rugby français.
« Je ne lui vois aucune limite », affirme son manager Sébastien Piqueronies via L’équipe, qui n’hésite pas à lui confier les clés du milieu de terrain béarnais. Le sélectionneur des Bleuets Cédric Laborde abonde : « Je lui promets un très bel avenir. »
Pourtant, rien ne prédestinait ce jeune homme discret, né à Narbonne, à devenir l’un des visages du rugby moderne. Arrivé à Pau à seulement 17 ans, il a rapidement conquis ses entraîneurs par sa maturité et son humilité. « Fabien a un côté très sage. Il ne veut pas prendre la place des autres, mais quand il se sent légitime, il développe tout son potentiel », décrit Laborde.
Un “Fidjien de Tarbes” au caractère bien trempé
Originaire d’un petit village des Hautes-Pyrénées, Brau-Boirie a gardé les valeurs de la terre : simplicité, respect et travail. « Il a eu une éducation terrienne, comme on dit chez nous. Il est réfléchi, réservé mais déterminé dans tout ce qu’il entreprend », raconte Nicolas Morlaes, son agent.
Le joueur se décrit lui-même comme « carré, calme et droit », loin des excès et de la starisation précoce. Une attitude saluée par Piqueronies : « C’est un puissant simple. Il joue de manière intuitive, s’entraîne de manière fluide, et à 19 ans, c’est remarquable. »
Cette “force tranquille” évoque inévitablement le grand Yannick Jauzion. Même gabarit (1,90 m pour 97 kg), même posture, même lecture du jeu. « Il me rappelle tellement Jauzion, sur le terrain comme en dehors », confie Morlaes. « Que ce soit le gabarit, la lecture des espaces ou l’attitude, il amène de la confiance au groupe sans trop parler », ajoute Laborde.
Piqueronies, lui, ose même une formule : « C’est un Fidjien de Tarbes. Il a la tête haute, la posture d’un grand joueur et les pieds bien ancrés dans son territoire. »
Les Bleus à l’horizon
Modeste, Brau-Boirie garde la tête froide malgré la hype. « Mes idoles, c’était Wesley Fofana et Sonny Bill Williams. Si on me compare à Jauzion, c’est flatteur, mais j’essaie d’être moi-même. »
Altruiste, il privilégie la passe décisive à l’essai : « J’aime faire jouer mes potes. Limite, je préfère une belle passe à un essai personnel. »
Déjà convoqué une première fois par Fabien Galthié pour préparer le match contre l’Écosse en mars dernier, il n’avait pu participer à la tournée estivale en raison d’une blessure à la cheville. Mais son heure semble proche. « L’équipe de France est un objectif. Si ça vient, c’est que je l’aurai mérité », dit-il simplement.
Pour Piqueronies, le doute n’existe pas : « Fabien sera international. Point. »
Peut-être dès la tournée d’automne, où le rugby français pourrait découvrir son nouveau diamant brut.





