Bientôt de retour à la compétition comme joueur, Uini Atonio a enfilé samedi soir sa casquette de nouveau coach de la mêlée du Stade Rochelais pour revenir sur la victoire bonifiée face à Montauban (54-19) en Top 14. Le pilier de La Rochelle et des Bleus, dithyrambiques sur la prestation XXL de Levani Botia, n’en oublie toutefois pas les difficultés en mêlée fermée.
Quelle est votre première analyse de cette victoire bonifiée contre Montauban?
C’est très bien de gagner mais il nous faut regarder le contenu. Il y a quelques erreurs dans le match, où l’on trouve qu’on n’est pas encore assez méchants. Oui, très bien, on a gagné, on prend cinq points au classement, on a quand même mis plus de 50 points mais il y a des secteurs où l’on n’était pas performants. En mêlée, par exemple, on a été pénalisés cinq fois, je crois. Rien de grave, c’est juste par rapport à des petites attitudes de nos gauchers, à nous de le travailler. En mêlée, on n’était pas à notre meilleur niveau.
Vous êtes justement le nouveau coach de la mêlée depuis l’intersaison…
Je fais du travail individuel avec chaque pilier et même les huit de devant et moi je veux juste qu’on transfère sur le terrain ce qu’on fait à l’entraînement. Aujourd’hui, ce n’était pas trop ce qu’on avait travaillé dans la semaine. Moi, je prends plaisir à voir les mecs avancer, et à gagner des pénalités en mêlée. Et surtout, individuellement, à continuer à progresser dans le poste.
Votre regard sur le rendement de la mêlée rochelaise, la plus pénalisée du championnat depuis le début de saison?
Chacun son avis. Pour moi, les mecs travaillent dur, on ne peut pas être bon toutes les semaines, mais je sais que c’est pas trop mal par rapport à la ligne de progression. Il faut juste continuer à travailler un petit peu sur les attitudes. Peut-être que la façon dont j’ai travaillé dans la semaine n’était pas bonne. J’étais beaucoup focalisé sur le côté droit : être bien propre et garder la mêlée en haut. Peut-être que j’ai oublié de travailler un peu plus avec nos gauchers.
La performance globale de l’équipe doit quand même gonfler votre capital confiance, non?
Je sens un groupe qui transfère ce qu’on fait depuis le début de saison, j’ai du respect pour Montauban mais on a enfin vu le jeu travaillé derrière, fait de passes. Même devant. On est très satisfaits de nos « bus » et de notre touche. Le groupe est toujours en train de progresser. Le but est d’arriver pendant les doublons et la tournée de novembre avec les jeunes – ceux qui ont joué aujourd’hui – prêts pour jouer des matchs sans internationaux.
Levani Botia et Ihaia West, notamment, ont crevé l’écran face à Montauban…
Ça fait du bien de voir les « vieux » faire des gros matchs (sourire). Quand tu vois la percée de « Lep’s » au milieu de terrain, ça me rappelle la Pro D2 quand il jouait 12. Ça fait plaisir. C’est beau de donner un essai à Thomas Lavault pour sa 150e […] Tout le monde dit qu’il est vieux. En plus, cette semaine, il n’a pas été pris avec l’équipe des Fidji (pour la tournée de novembre, ndlr), il était un peu déçu mais le « Lep’s » qu’on a vu aujourd’hui, c’est le « Lep’s » qu’on voit à l’entraînement. Ça montre aux jeunes qu’il y a encore de la compétition en troisième-ligne. Ihaia, je l’ai trouvé excellent, il a fait un gros match, il a fait jouer tout le monde. C’est bien de voir la progression de chaque joueur, c’est ce qui donne plaisir au staff.
N’êtes-vous pas trop impatient de reprendre la compétition?
Oui et non. C’est pas mal d’être coach, quand même. Mais oui, j’ai envie d’être sur le terrain quand tu vois l’équipe jouer comme ça. J’ai suivi le groupe un peu partout cette saison et quand tu es dans le bus, tu as l’impression que tu vas jouer. Tu arrives là-bas, tu restes en haut des escaliers (sourire). Ça fait bizarre. J’ai envie de jouer. Bientôt, j’espère.
Comment vous sentez-vous à ce poste de coach?
Je suis obligé de passer un peu plus de temps au club (sourire). Déjà, quand j’étais joueur, j’arrivais tôt et je partais tard. Là, c’est un peu plus tard que d’habitude. C’est intéressant, d’aider les jeunes. Il me reste encore dix-huit mois avant le diplôme. Si ça me plaît? Je vous dirais ça dans deux ans (sourire).
Via RMC Sport
