À quelques jours de l’annonce du premier groupe de Fabien Galthié pour la tournée de novembre, le ciel s’assombrit au-dessus du XV de France.
Les week-ends de Top 14 se succèdent et se ressemblent : à chaque journée, un ou plusieurs cadres tricolores rejoignent l’infirmerie. Le dernier en date, Baptiste Serin, s’est blessé dimanche soir lors de la victoire du RC Toulon contre le Racing 92 (45-21), venant allonger une liste déjà bien fournie.
Serin, nouvel arrêt dans une série noire
Le demi de mêlée varois, étincelant en ce début de saison, a été contraint de quitter la pelouse dès la 27e minute après un gros plaquage du centre francilien Joey Manu. Décisif sur l’action de l’essai de Melvyn Jaminet quelques instants plus tôt, Serin est resté au sol, se tenant les côtes avant de regagner les vestiaires, remplacé par l’Écossais Ben White.
Sa blessure arrive au pire moment pour Fabien Galthié. Avec Antoine Dupont toujours en phase de réathlétisation après sa rupture du ligament croisé en mars, et Baptiste Couilloud à nouveau opéré de l’épaule gauche en septembre, le poste de numéro 9 ressemble désormais à un casse-tête pour le staff des Bleus. Maxime Lucu, lui, se remet tout juste d’une opération et n’a pas encore disputé la moindre minute cette saison avec Bordeaux-Bègles.
Les pépins s’enchaînent à Toulouse
Comme si cela ne suffisait pas, le week-end a également vu tomber deux autres potentiels sélectionnés : Pierre-Louis Barassi et Matthis Lebel, tous deux blessés à Pau samedi soir lors de la défaite du Stade Toulousain (30-26). Le centre souffre d’une douleur à la cuisse et doit passer une IRM, tandis que l’ailier se plaint du dos. Les deux hommes ne se sont pas entraînés lundi et leurs chances de figurer dans la liste sont minces.
Du côté toulousain, Peato Mauvaka poursuit de son côté une longue convalescence après sa rupture du ligament croisé du genou. L’international ne devrait pas rejouer avant 2026. Autant dire que Galthié perd, coup sur coup, ses talonneurs et ses demis de mêlée.
L’infirmerie bleue déborde
Le reste des lignes arrières françaises n’est pas épargné. Jonathan Danty (genou droit) et Yoram Moefana (épaule) sont eux aussi absents pour plusieurs semaines. À Toulon, Gabin Villière soigne un doigt fracturé et pourrait manquer le début de la tournée, tandis qu’à Pau, Théo Attissogbe est indisponible pour trois mois après une entorse du ligament interne.
Devant, Uini Atonio, blessé à l’ischio-jambier en juin, poursuit sa récupération à La Rochelle et ne devrait pas rejouer avant la fin de l’année. Tevita Tatafu (cheville) manquera encore plusieurs mois, et Pierre Bourgarit inquiète après une alerte musculaire aux adducteurs face à Montauban.
Enfin, à Bordeaux, le retour de Romain Buros (lésion au mollet) reste incertain, alors qu’à Toulon, Antoine Frisch a dû être réopéré.
Un casse-tête pour Galthié
Face à cette avalanche de blessures, Fabien Galthié va devoir composer un groupe inédit, mêlant espoirs et cadres en reprise, pour affronter successivement l’Afrique du Sud (8 novembre), les Fidji (15 novembre) et l’Australie (22 novembre). Le sélectionneur devra s’appuyer sur la profondeur du vivier français, avec des profils comme Baptiste Jauneau, Nolann Le Garrec ou encore Léo Coly susceptibles d’être appelés en renfort.
À Marcoussis, on tente de relativiser, rappelant qu’une tournée d’automne sert aussi à tester les jeunes talents. Mais en coulisses, la préoccupation est réelle : jamais depuis le début de l’ère Galthié, le XV de France n’avait compté autant de blessés parmi ses cadres.
