
Discret mais redoutablement efficace, Maxime Lucu a signé son retour à la compétition avec l’UBB au moment le plus opportun. Alors que les Bleus préparent leur test-match face à l’Afrique du Sud, le Bordelais a rappelé qu’il restait un candidat naturel au rôle de stratège de l’équipe de France.
Un retour maîtrisé après deux mois d’absence
Touché au pouce depuis l’été, Lucu n’avait plus porté le maillot de l’Union Bordeaux-Bègles depuis la saison dernière. Revenu samedi contre Bayonne, il n’a pas eu besoin de période de rodage. Sa performance, toute en lucidité et en précision, a prouvé qu’il n’avait rien perdu de son sens du tempo. Chef d’orchestre discret, il a guidé son équipe vers une large victoire (41-14), en s’appuyant sur sa qualité de passe et son jeu au pied chirurgical.
Yannick Bru, son entraîneur, n’a pas caché sa satisfaction :
« Le propre de tous les grands leaders, c’est qu’ils permettent aux autres d’être tous un petit peu meilleurs. La présence de Maxime, elle rassure dans la semaine. Elle amène de la confiance. »
Un leader préparé dans l’ombre
Pendant sa convalescence, le demi de mêlée n’a jamais cessé de s’entretenir physiquement. Opéré du pouce, il a pu poursuivre une préparation complète.
« Il a continué à s’entraîner quasiment comme d’habitude, précisait Yannick Bru. Il a une hygiène irréprochable, il sait exactement ce dont son corps a besoin. Je n’avais aucun doute sur sa capacité à rejouer à haut niveau rapidement. »
Résultat : Lucu est apparu affûté, précis, concentré. Sa palette complète — gestion du rythme, défense agressive, efficacité au pied (5 sur 6) — a de nouveau sauté aux yeux. Sa capacité à alterner entre vitesse et contrôle, entre jeu au près et occupation, correspond parfaitement à ce que Fabien Galthié recherche à la mêlée.
Un concurrent plus que jamais en confiance
Dans une période où le staff tricolore doit composer sans Antoine Dupont, Maxime Lucu s’impose logiquement comme le premier choix pour affronter les Springboks. Sa régularité, sa fiabilité sous pression et son sens du collectif plaident en sa faveur.
Et lui ne cache pas son envie d’enchaîner :
« Si je monte à Paris, c’est que j’ai envie de jouer contre les Sud-Africains. Le staff décidera, mais je suis en capacité de le faire. »
La bataille de la mêlée relancée
Face à lui, Nolann Le Garrec incarne une génération montante, plus instinctive, plus offensive. Brillant avec La Rochelle, il offre un profil différent, plus porté sur la vitesse. Mais dans un match où le réalisme et la maîtrise tactique primeront, Lucu conserve un avantage certain.
À quelques jours du rassemblement à Marcoussis, le Bordelais n’a jamais semblé aussi serein. Il revient à point nommé, prêt à redevenir le métronome des Bleus, celui qui sait quand accélérer, quand calmer le jeu — bref, celui qui tient le temps dans sa main, comme il l’a toujours fait.







