
Au lendemain de la défaite du XV de France face à l’Afrique du Sud (17-32), le constat est sans appel : les hommes de Fabien Galthié sont tombés sur bien plus forts qu’eux.
Malgré une supériorité numérique après le carton rouge de Lood De Jager juste avant la pause et huit points manqués par Feinberg-Mngomezulu, les Springboks ont maîtrisé leur sujet au Stade de France, imposant leur puissance et leur rigueur.
Les Bleus, eux, ont souffert dans la gestion du jeu au pied, dans les duels physiques et dans la continuité offensive résume RMC Sport.
Tout avait pourtant bien commencé. Le XV de France a fait preuve d’un réalisme clinique en première mi-temps, inscrivant deux essais sur ses trois incursions dans les 22 mètres adverses — une efficacité qu’on n’avait plus vue depuis longtemps.
Mais la suite a rappelé les limites françaises : une touche contrée à la 37e, seul lancer perdu du match, et une incapacité à capitaliser sur leurs temps forts avant la pause.
Le jeu au pied, péché capital
L’un des gros points noirs du match reste le jeu au pied tricolore, souvent imprécis et stérile. Les Bleus ont abusé des chandelles et des dégagements mal dosés, offrant trop souvent la possession aux Boks.
Ramos et Ntamack ont tapé dans les zones fortes sud-africaines sans jamais inquiéter la défense adverse, tandis que Le Garrec a enchaîné les chandelles trop longues, privant son équipe d’occasions de pression haute. Même les initiatives de Fickou ou Ntamack en seconde période ont fini en ballons rendus ou directs en touche.
Des progrès aériens, mais pas suffisants
Il faut toutefois reconnaître un léger mieux dans le jeu aérien par rapport à la Coupe du monde 2023.
Les Français, mieux préparés, ont remporté plusieurs duels en première période, notamment grâce à Penaud et Bielle-Biarrey.
Mais une fois les Boks lancés, la tendance s’est inversée : les quatre derniers duels aériens ont été perdus par les Bleus, preuve d’une baisse de concentration et d’énergie en fin de match.
Une conquête défaillante et stérile
C’est sans doute le secteur le plus inquiétant. En mêlée, les Bleus ont été malmenés du début à la fin : une seule mêlée réellement positive sur dix disputées, et trois pénalités concédées sur les introductions adverses.
La touche, correcte dans l’ensemble (15 sur 16), n’a presque jamais permis d’avancer. Les ballons portés ont été systématiquement contenus par les Boks, parfois même retournés pour donner lieu à des points encaissés derrière.
Le tournant : un temps fort gâché
Le gros regret reste ce quart d’heure de domination tricolore en début de deuxième période. Les remplaçants ont apporté du rythme, Boudehent a récupéré un ballon important, et les Bleus ont enfin trouvé de la vitesse et de la largeur.
Mais entre un enchaînement mal négocié par Bielle-Biarrey, un rebond malheureux pour Le Garrec et un surnombre gâché, les Bleus ne marqueront que trois points sur cette séquence.
Derrière, la punition tombe : une faute de Ntamack sur le renvoi, puis vingt dernières minutes à sens unique, conclues par un 19-0 sud-africain.
Une leçon à retenir
Face à des Springboks impitoyables, le XV de France a mesuré l’écart qui le sépare encore du sommet mondial. La rigueur tactique, la conquête et la constance dans l’engagement ont manqué cruellement aux hommes de Galthié.







