
Au soir d’un succès poussif contre les Fidji (34-21), une victoire qui n’a rassuré ni les supporters ni les observateurs, Fabien Galthié a livré un discours étonnamment positif. Beaucoup trop positif, même.
À tel point qu’il fallait, une nouvelle fois, lire entre les lignes pour comprendre la stratégie du sélectionneur.
À chaud, l’impression était criante : ce France–Fidji n’avait ni l’intensité d’un grand test international, ni l’identité de jeu que les Bleus cherchent désespérément à retrouver.
Le constat, à chaud, était clair : un match ennuyeux, un contenu indigent, et une équipe de France totalement débranchée après son bon début.
Contre toute attente, les réactions d’après-match ont pris à contre-courant le ressenti général. Les joueurs, interrogés un par un, n’étaient pas si déçus. Certains même affichaient une forme de fierté discrète.
Et puis il y a eu Fabien Galthié. Un discours totalement décomplexé, presque déconcertant juge Midi Olympique dans ses colonnes ce lundi.
Le sélectionneur s’est félicité du scénario du match. Extrait :
« Ça s’est passé exactement comme on l’imaginait. Face à un tel adversaire, on s’attendait à avoir des problèmes. Maintenant, nous sommes très satisfaits de la victoire. Il y a eu du très bon sur ce match.On a besoin de jouer ensemble pour gérer ces situations de stress, de précarité. »
Derrière ces mots, un message caché. Car la période est électrique. Entre la Ligue et la Fédération, la tension monte autour de la mise à disposition des internationaux. Dans ce contexte, Galthié n’est pas seulement sélectionneur : il est négociateur. Il a volontairement replacé le manque de temps ensemble au centre du débat.
Autrement dit :
- si les Bleus peinent, c’est parce qu’on ne leur donne pas assez de temps pour travailler ensemble.
- si le jeu est confus, c’est parce que le cadre ne permet pas de progresser collectivement.
L’appel du pied est limpide. Le message politique, assumé.
En somme, Galthié tente de faire pression sur les dirigeants du rugby français pour obtenir davantage de marge de manœuvre.
Mais cela n’efface pas la question centrale : où va ce XV de France ?







