Le monde du rugby peut souffler. Le lancement de R360, cette ligue privée qui ambitionne de rassembler les meilleurs joueurs du globe dans un circuit élite inspiré de la Formule 1, n’aura finalement pas lieu en 2026 comme prévu. Le projet est repoussé à la fin de l’année 2028, un choix stratégique présenté comme indispensable pour garantir sa viabilité à long terme.
Dans un communiqué, l’organisation assume ce virage :
« Le conseil d’administration de R360 […] a déterminé qu’un lancement en 2028 offrirait des conditions de marché plus favorables, une plus grande certitude commerciale et un environnement nettement plus favorable pour les joueurs et les fans. » La décision intervient alors que le calendrier mondial est déjà saturé et que la Coupe du monde 2027 en Australie occupera tout l’espace médiatique et sportif.
Mike Tindall, champion du monde 2003 et membre du board, insiste sur la nécessité de ne pas précipiter les choses :
« Un lancement dans des délais trop courts ne permettrait pas de respecter les normes que nous avons fixées pour R360, ni d’obtenir l’impact commercial à long terme que ce sport mérite. »
L’ancien centre anglais en fait un point non négociable : la compétition doit arriver dans un contexte suffisamment stable pour marquer durablement le paysage rugbystique.
Mais ce report n’est pas seulement dicté par des raisons économiques. R360 a vu son projet se heurter frontalement aux fédérations nationales, hostiles à la fuite de leurs meilleurs éléments dans une ligue privée hors calendrier. Plusieurs instances, dont la Fédération française de rugby, ont clairement annoncé qu’un joueur signant dans cette Super Ligue n’aurait plus accès au maillot national.
Une prise de position radicale à laquelle R360 répond en minimisant l’impact :
« Après que les joueurs aient été menacés de ne plus pouvoir représenter leur pays ou d’être bannis de la NRL, seule une poignée s’est retirée du projet. Au même moment, nous avons ajouté une douzaine d’internationaux à nos rangs. » Le message est clair : l’organisation refuse de reconnaître une baisse d’enthousiasme.
Reste que l’ambition initiale – organiser huit matchs dans les plus grands stades du monde en réunissant une élite de stars – devra patienter deux saisons supplémentaires.
Le rugby mondial n’en a pas fini avec le débat sur les ligues privées, mais pour l’instant, l’irruption de R360 est repoussée à 2028. Un sursis qui fait du bien à des fédérations déjà sous tension… et qui laisse le temps au projet de prouver qu’il peut réellement révolutionner ce sport.
