
À l’heure d’ouvrir sa campagne européenne face aux Stormers (21h), l’Aviron Bayonnais se retrouve dans une situation délicate. Entre une infirmerie pleine à craquer et un staff en plein flou contractuel, le club basque aborde sa Coupe des champions avec un effectif réduit et une stabilité sportive mise à l’épreuve.
Il y a deux ans, Bayonne avait participé à la compétition en assumant un large turnover. Cette fois, l’envie de jouer la carte européenne est bien réelle… mais la réalité du moment pose question.
Une infirmerie saturée et un effectif qui s’effrite à chaque rencontre
À la sortie de la victoire contre Lyon (22-20), Grégory Patat résumait la situation en parlant des « obstacles » qui s’accumulent depuis des semaines. Le mot est faible.
Blessure après blessure, l’Aviron perd quasiment un joueur par match.
La liste est interminable : Tevita Tatafu, Luke Tagi, Maxime Machenaud, Giovanni Habel-Küffner, Manu Tuilagi, Baptiste Chouzenoux, Guillaume Martocq, Baptiste Héguy, Mateo Carreras, Rodrigo Bruni.
Sans oublier Reece Hodge, en convalescence depuis plus d’un an et autorisé à finir sa rééducation en Australie.
Et l’hémorragie continue : samedi dernier, le demi de mêlée Baptiste Germain a subi un violent choc qui le tiendra éloigné des terrains plus de deux mois.
Résultat : impossible de recruter un joker médical faute de budget.
Herschel Jantjies et Baptiste Tilloles sont les seuls demis de mêlée valides, mais le premier peine à confirmer en match ce qu’il montre à l’entraînement.
Au poste d’ouvreur, Gareth Anscombe n’apporte pour l’instant pas le soutien espéré.
Cette semaine, c’est même Tom Spring — habituellement ailier ou arrière — qui a dû s’essayer à la place de Joris Segonds. Une illustration du bricolage imposé par les circonstances.
En coulisses, des tensions autour des prolongations et de la future organisation du staff
Pendant que l’infirmerie déborde, l’ambiance n’est pas plus calme dans les bureaux du club.
La prolongation de Grégory Patat — après un feuilleton interne inattendu — est désormais actée jusqu’en 2028. Mais le manager se retrouve aujourd’hui confronté à un second chantier : celui de ses adjoints.
La situation a basculé lorsque le président Philippe Tayeb a négocié en coulisses l’arrivée de Thibault Giroud (UBB) pour 2027, sans avertir Patat. Un message clair envoyé à Loïc Louit, l’actuel préparateur physique, pourtant proche du manager.
Louit, d’abord mis à l’écart, semble finalement prêt à prolonger un an. Mais il refuse de poursuivre au-delà, et n’a aucune intention de travailler avec Giroud malgré la proposition étonnante du président.
Fraser refuse encore, Montpellier et le Racing 92 à l’affût
Autre dossier brûlant : celui de Gerard Fraser.
L’entraîneur des lignes arrières a refusé pour la deuxième fois la proposition du club. Pas un rejet définitif, mais une manière claire d’exprimer son malaise face à des offres jugées très éloignées des engagements initiaux.
Les conséquences ne tardent pas : Montpellier et le Racing 92, tous deux à la recherche d’un spécialiste de l’attaque, observent attentivement la situation.
Un signe supplémentaire que l’équilibre interne du staff bayonnais est fragilisé, à un moment où le club aurait précisément besoin d’unité.
Dans ce contexte, défier les Stormers ressemble à un énorme défi
Entre blessures en série, joueurs déplacés à des postes inhabituels et staff incertain, Bayonne arrive ce soir dans un contexte sportif et humain très instable.
La volonté de jouer la Coupe des champions est réelle, mais la réalité du moment l’est tout autant : ce vendredi, l’Aviron avance amoindri et sans certitude, face à une équipe sud-africaine en pleine confiance.







