
Ce samedi, Bordeaux-Bègles défiera les Bulls en Afrique du Sud, à l’occasion de la première journée de la Champions Cup.
Interrogé via L’équipe, le manager Bordelais Yannick Bru a évoqué cette compétition.
Il rappelle que l’UBB est sur un nouveau départ.
Il se dit impressionné par les Bulls. Extrait:
On en a tellement parlé, et ça nous paraît tellement loin, la dernière Coupe des champions… Le club nous a diffusé récemment un reportage inside qui nous y a replongés, et ça nous a fait du bien de revoir ces émotions, certaines images de communion. On fait ce métier pour partager ces moments. Mais on est sur un nouveau départ. Un premier match en Afrique du Sud, c’est un défi : changement de météo, de saison, d’altitude, et d’altitude rugby, aussi !
Je suis impressionné par la profondeur de l’équipe des Bulls. Mais c’est un rendez-vous qu’on ne peut pas manquer. On sait que le moindre faux pas en Coupe des champions, c’est quasiment significatif d’élimination.
Il revient sur le titre Européen remporté la saison dernière. Extrait:
Le club est dans le haut niveau depuis, on va dire, une bonne dizaine d’années. Ils ne m’ont pas attendu pour ça. Avec le staff actuel, la saison dernière nous a donné confiance. Ça valide une façon de travailler. Mais on a bien vu que depuis le début de la saison, on a été challengés pour se renouveler, remobiliser tout notre effectif.
On a laissé des plumes dans les sollicitations diverses de nos joueurs, mentalement ou physiquement, avec pas mal de blessés. Ça nous a forcés à ne pas nous reposer sur des certitudes. J’espère que ces difficultés, qu’on a affrontées sans se chercher d’excuses, vont nous renforcer pour ces deux mois cruciaux.
Il explique ne pas être surpris par les nombreuses blessures au sein de son effectif, depuis le début de la saison. Extrait:
On s’était préparés à des turbulences. En termes de blessures, on était quand même passés entre les gouttes, la saison dernière. Là, le destin nous a renvoyé l’addition ! Il y a quelque chose qui s’est consolidé autour de l’équipe à Bordeaux. Il faut aussi qu’on apprenne à vivre avec ça. Ce qui est génial, c’est qu’on est toujours dans une construction, c’est hyper rafraîchissant. C’est sûr qu’on prend des gamelles, on n’a pas l’expertise d’autres grands concurrents, mais c’est frais. Je reconnais qu’il fallait les vivre, ces six premiers mois ! On a galéré, mais c’était attendu. On s’était dit qu’il faudrait qu’on soit solides, parce que derrière ce titre, il y aurait un service après-vente pas facile à assurer.
Il explique également qu’il est très délicat de gérer un après titre. Extrait:
Quand tu touches un point haut en termes émotionnels, tu as une petite dépression derrière. Il a fallu accompagner ça. Mais le titre, ça a aussi nourri la colère et l’excitation de nos adversaires (rires). Chose qu’on n’avait pas eue à affronter encore… On n’avait pas imaginé le surplus de motivation sur ce cliché : »On affronte le champion d’Europe. »
Dans la foulée, Yannick Bru dévoile ce qu’il a changé durant l’intersaison. Extrait:
On a essayé de travailler sur la fraîcheur des intervenants. On a densifié notre secteur médical. On a étoffé notre cellule jeunes, un de nos sujets majeurs, avec Jean-Baptiste Dubié au pilotage. Pour être compétitif au plus haut niveau, il faut que le manager s’intéresse à ces différentes couches de joueurs. Les Espoirs de l’UBB et leurs coaches vivent avec nous. Les interactions sont quotidiennes. Et on a cherché à renouveler notre projet de jeu, parce qu’on avait la volonté de construire une équipe plus tout-terrain. On a essayé d’innover sur pas mal de choses pour continuer à capter l’attention des joueurs. Je suis aussi entouré par des coaches qui ont beaucoup d’énergie.
Yannick Bru évoque également une nouvelle technologie utilisée par l’UBB. Extrait:
On a un nouveau fournisseur de données, qui mesure la plus-value de chaque action, qui dissèque les matches par secteur de jeu, qui fait ruisseler les plus ou les moins par joueur. C’est hyper innovant et intéressant. Ça attire ton attention sur des choses, ça ouvre d’autres perspectives. C’est un support en plus de l’analyse vidéo. Là, on est en train d’apprivoiser ce monstre. On a nommé un responsable dans la data mais d’un point de vue opérationnel, on a un peu pédalé dans la semoule ! Mais on va le rentabiliser. Ne fonctionner qu’avec ça, c’est faire une grosse erreur, parce que ça ne prend pas en compte le leadership, les interactions entre les mecs, mais sur le moyen terme, ça va être très important, pour valider ce qu’on ressent.







