
Le Stade Toulousain ouvre sa campagne européenne dimanche face aux Sharks, avec une certitude : à Ernest-Wallon, la Champions Cup reste un objectif majeur. Pourtant, dans le paysage actuel, toutes les équipes n’accordent plus la même valeur à cette compétition que les “rouge et noir” considèrent toujours comme un sommet de leur saison.
Les Toulousains ne l’ont jamais caché : l’Europe, c’est une part de leur ADN. Mais l’évolution de la formule, les écarts de niveau, les scores fleuves et les stratégies variables selon les clubs interrogent jusque dans le vestiaire du sextuple champion.
Thomas Ramos l’a exprimé sans filtre via La Dépêche :
« C’est sûr que la vraie H-Cup, comme on l’a connue, je pense en tant qu’enfant, nous faisait certainement plus rêver. Mais vous dire qu’une compétition ne me fait pas rêver, ça serait vous mentir parce que forcément, on joue aussi pour gagner ce genre de compétition là. »
Dans la foulée, l’arrière toulousain a pointé ce qui gêne de plus en plus les joueurs :
« On voit qu’année après année, il y a des équipes qui la jouent, d’autres qui ne la jouent pas. D’autres qui se permettent de faire tourner, de ne pas faire tourner, de mettre des mecs en vacances, pas en vacances. »
Puis le constat brutal :
« Donc au final, il y a 24 équipes et si vraiment tu t’amuses à compter combien jouent cette compétition, je pense qu’avec les deux mains tu en as largement assez. Donc ça pose problème je pense. »
Une analyse qui prend tout son sens à l’heure d’affronter des Sharks largement remaniés, dont les internationaux sud-africains ont été laissés au repos après leur énorme séquence avec les Boks.
Toulouse refuse de regarder le contexte
Pour Julien Marchand, le statut des adversaires n’a jamais été un sujet :
« On a toujours fait nos campagnes européennes en se jetant à fond dans la bataille. Donc je pense que ce n’est pas le moment de trop calculer. Il faut surtout faire sur le terrain. »
Le capitaine reste fidèle à la ligne toulousaine :
« Chaque équipe fait comme elle le souhaite et démarre la compétition comme elle le veut. Il n’y a pas de règles. Peut-être qu’il y a eu des calculs faits pour la suite, je ne peux pas vous le dire. Je sais juste sur quoi on s’appuie… on va essayer de faire un gros match, et c’est tout ce qui compte pour nous. »
Un souvenir encore frais : le bonus perdu à Durban
Anthony Jelonch, lui, n’oublie pas le précédent contre les Sharks. Toulouse s’était imposé en Afrique du Sud (8-20) mais sans décrocher le moindre bonus, un point qui lui avait coûté la première place de la poule. Dans le même temps, les Sharks s’étaient présentés amoindris à Bordeaux… et y avaient pris 66 points.
Un épisode que le troisième ligne n’occulte pas :
« C’est une nouvelle saison, mais je pense qu’on peut le garder un peu dans la tête aussi parce qu’ils nous avaient joués au complet chez eux. Après, ils étaient venus à Bordeaux avec moins de mecs. »
Le message est limpide : si l’occasion se présente de rendre la pareille, Toulouse n’hésitera pas.
Une compétition dévaluée… mais un objectif intact à Toulouse
Alors que certains clubs abordent la Champions Cup comme un terrain d’expérimentation ou un espace de rotation, Toulouse reste l’un des rares à la considérer comme un objectif prioritaire. Cette constance, couplée à son ADN européen, le place de nouveau parmi les prétendants sérieux au titre.
Dimanche, face à une équipe sud-africaine largement remaniée, les “rouge et noir” entameront donc une nouvelle quête : celle de la septième étoile. Et si certains doutent encore de la valeur de cette compétition, ce n’est clairement pas le cas à Ernest-Wallon.







