
Les échanges entre la LNR et la FFR se poursuivent depuis plusieurs semaines et un point concentre toutes les tensions : la gestion des internationaux.
La tournée de novembre, conclue par deux victoires mais une lourde défaite face aux Springboks, a ravivé le débat. Fabien Galthié a rappelé à plusieurs reprises que les Bleus n’évoluent pas dans les mêmes conditions que leurs concurrents directs.
L’encadrement français déplore depuis longtemps un temps de mise à disposition inférieur, des regroupements plus courts, et un calendrier moins favorable que celui offert aux autres grandes nations.
Interrogé mercredi, au lendemain du tirage au sort de la Coupe du monde 2027, Galthié a de nouveau insisté :
« Elles sont très bonnes. Nous avons des contraintes, les clubs aussi. Mais le sujet est politique : il existe un écosystème spécifique au rugby français sur lequel tout le monde travaille. Cela va même au-delà de 2027. Les instances réfléchissent au meilleur aménagement possible après, jusqu’au Mondial 2031. […] Cela ne m’appartient plus : cela appartient au rugby français. Mais je suis optimiste. J’espère le meilleur pour le rugby français, pour l’équipe de France et pour les clubs. »
Un nombre de matchs réduit pour les cadres ?
Si chacun affiche sa bonne volonté, les crispations existent. La grande nouveauté viendra de l’été 2026, marqué par la première édition du Championship des nations.
Une compétition qui débutera en Nouvelle-Zélande… une semaine après la finale du Top 14.
Le président de la FFR, Florian Grill, plaide pour offrir les meilleures conditions possibles au XV de France, quitte à revoir entièrement l’organisation estivale :
« C’est un sujet clé qui se traitera avec Florian Grill (président de la FFR), Yann Roubert (président de la LNR) et Jean-Marc Lhermet (vice-président de la FFR), a indiqué Galthié aux dirigeants. Mais si je fais enchaîner nos joueurs, c’est délétère, voire dangereux. Je l’ai déjà vécu : en enchaînant les matchs, l’organisme lâche et le joueur est en difficulté le plus souvent la saison d’après. »
Selon Midi Olympique, la Fédération souhaite instaurer un plafond de matchs “premium” pour la première partie de saison.
L’idée : identifier un groupe de joueurs clés et limiter leur nombre d’apparitions avant la tournée de novembre. Même les rencontres dites de “pré-saison” seraient intégrées dans ce décompte.
L’objectif : que les internationaux arrivent en pleine possession de leurs moyens lors de la fenêtre internationale de novembre.
Une réforme qui risque de bousculer les clubs
Du côté des clubs, une telle mesure impliquerait d’importantes adaptations. Congés obligatoires, gestion des doublons ou “faux doublons”, baisse possible des indemnités internationales… autant de paramètres qui pourraient devenir de réels casse-têtes.
Les staffs craignent déjà des périodes prolongées sans leurs leaders, tandis que les entraîneurs devront revoir leur organisation d’une semaine à l’autre. Pour certains employeurs, cette réforme pourrait même fragiliser le fonctionnement sportif et financier.
Une chose est sûre : les prochaines semaines promettent encore des discussions animées. La question de l’équilibre entre clubs et équipe de France n’a jamais été aussi centrale, ni aussi délicate.







