Pour son entrée en lice en Coupe d’Europe, Toulouse a impressionné en s’imposant largement face aux Sharks (56–19) à Ernest-Wallon, offrant un spectacle enthousiasmant à son public. Cette victoire bonifiée, construite autour d’un Ange Capuozzo impérial et auteur d’un triplé, masque toutefois quelques failles encore présentes dans le jeu des Rouge et Noir.
Dès l’entame, Toulouse a fait étalage de sa puissance et de sa rapidité. À la 4ᵉ minute, Capuozzo débloquait le compteur sur une magnifique passe en diagonale de Thomas Ramos. Le talonneur Julien Marchand, dans un registre plus aggressif, inscrivait rapidement deux essais. Le jeune Kalvin Gourgues, pour ses débuts européens, concluait ensuite une action collective fulgurante, portant le score à 28–5.
Mais après ce démarrage idéal, l’équipe a quelque peu relâché son intensité. Capuozzo l’a reconnu sans détour : « On a alterné entre le chaud et le froid. Le début de match est génial, puis on fait des fautes stupides, moi le premier. Tout n’a pas été parfait. »
Au retour des vestiaires, les Sharks ont retrouvé de la fraîcheur et marqué par Braude (49ᵉ), avant d’exercer une longue domination territoriale qui a contraint Toulouse à défendre intensément dans son camp pendant plus de dix minutes. Cependant, les héros d’Ugo Mola ont résisté sans flancher. Sur leur première occasion, ils ont frappé fort : sur une touche, une remise intérieure de Cramont, et Capuozzo a filé à toute vitesse aplatir son deuxième essai (63ᵉ), relançant le momentum.
La fin de match a été à sens unique : Marchand a ajouté un nouvel essai, Castro Ferreira a conclu un maul massif et Capuozzo a complété son triplé grâce à un coup de pied astucieux (71ᵉ). Teddy Thomas est venu sceller le festival offensif à la sirène.
Malgré ce score fleuve, le discours est resté mesuré dans le vestiaire. Capuozzo a insisté sur la nécessité de rester sérieux : « On peut quand même se consoler sur le fait que le bilan comptable est très très bon », tout en soulignant que Toulouse ne doit pas tomber dans « l’excès de confiance ».
L’ailier italien a également pointé les marges de progression : « On se connaît tous très bien, la parenthèse internationale ne doit pas être une excuse. On a manqué de précision et de concentration. Ça, c’est à nous de régler la mire. » Ugo Mola, fidèle à son exigence, a rappelé à ses joueurs qu’« faudra en faire un peu plus la semaine prochaine, les gars ».
Fort de ce succès convaincant, Toulouse aborde maintenant un déplacement périlleux à Glasgow. Cette rencontre s’annonce déjà décisive dans la quête d’une place favorable en phase finale. Une victoire outre-Manche confirmerait que les Rouge et Noir ont bel et bien l’intention de jouer les premiers rôles en Europe cette saison.







