Ce lundi marque une étape cruciale pour le Stade Toulousain, confronté à nouveau à l’affaire « Jaminet ». Après avoir déboursé 1,3 million d’euros en mars dernier, le club doit de nouveau s’expliquer devant la commission de discipline et de régulation de la LNR, à 14h30, sur les flux financiers liés à la société Pacific Heart, dans le cadre d’un stage et d’un match initialement prévus aux Fidji.
Mi-novembre, l’A2R, l’instance de contrôle financier de la Ligue, a exprimé de sérieux doutes quant à la sincérité des documents fournis par Toulouse et au respect des régulations en vigueur. Pourtant, en mars, le club et la LNR avaient annoncé que ce paiement mettait « fin au différend relatif au règlement salary-cap ». Neuf mois plus tard, le dossier reste ouvert et tendu.
La commission de discipline dispose d’un éventail de sanctions lourdes : amendes, retrait de points, interdiction de recrutement ou de phases finales, voire annulation de titres. Le club le plus titré de France s’expose donc à une semaine sous haute tension.
Malgré cela, le Stade Toulousain affiche sa détermination. Dans un communiqué publié le 25 novembre, il assure vouloir présenter « sereinement et en toute transparence sa position, afin de démontrer l’illégalité et l’absence de fondement de cette nouvelle procédure disciplinaire ».
Didier Lacroix, président du club, reconnaît un « manque de vigilance » dans cette affaire, tout en pointant la responsabilité d’« intervenants » extérieurs. Cependant, il n’a jamais détaillé le contenu du contrat signé en 2022 avec Pacific Heart, un contrat de 500 000 euros désormais disparu et faisant l’objet d’une enquête judiciaire à Toulouse. Dans un courrier adressé aux salariés, Lacroix affirme que cette enquête « fera, c’est certain, toute la lumière sur un détournement de fonds dont notre club a été victime », dénonçant des « tentatives de déstabilisation ».
Le dirigeant ne se fait guère d’illusions sur la réunion de ce lundi : « Nous n’entretenons aucune illusion […] sur les potentielles décisions qui en découleront. » La ligne de défense reste inchangée : le Stade Toulousain considère avoir déjà été sanctionné et qualifie cette nouvelle procédure « d’illégale ».
Le Stade Toulousain n’est pas isolé dans cette affaire. Biarritz et Béziers sont également convoqués pour s’expliquer sur leurs liens financiers avec Pacific Heart. Par ailleurs, l’A2R soulève des interrogations sur les comptes arrêtés au 30 juin de Dax.
La décision de la commission de discipline devrait être rendue jeudi ou vendredi, selon Midi Olympique. Elle ne sera cependant pas définitive, les clubs pouvant faire appel devant la commission d’appel de la FFR, puis devant le CNOSF, et enfin devant le Tribunal arbitral du sport.
Le Stade Toulousain entame ainsi une semaine décisive dans une affaire qui promet encore de nouveaux rebondissements.







