Mathieu Nimis, ancien team manager emblématique de l’Aviron Bayonnais, conteste son licenciement pour faute grave devant les prud’hommes. Ce jeudi 11 décembre, il a dénoncé un fonctionnement interne qu’il qualifie de « délétère » et refuse de payer pour des accusations qu’il juge infondées.
Selon le journal régional Sud-Ouest, l’affaire révèle des tensions profondes entre l’ancien salarié et le club. Me Maider Etcheverry, avocate de M. Nimis, dépeint un homme « anéanti par ses conditions de travail et un licenciement pour un motif nauséabond ». Du côté de la défense, le cabinet Dubernet de Boscq parle d’une « présentation extravagante » visant à réduire le litige à un incident survenu le 15 mai 2023.
Ce jour-là, une fête d’anniversaire a donné lieu à une polémique. Une poupée gonflable a été offerte à un salarié par le groupe, et Mathieu Nimis, décrit comme « celui que les joueurs appellent quand ils ont un problème de voiture ou de chaudière » et qui « fait la collecte quand il faut faire un cadeau », a envoyé une photo de cette poupée accompagnée d’un jeu de mots mêlant les noms de deux salariées. Pour l’Aviron Bayonnais, cet acte est qualifié de sexiste. Pour la défense, « il n’a pas acheté la poupée, il ne l’a pas offerte ».
L’ancien team manager est également accusé d’avoir sollicité des places de match de manière « abusive ». Le club s’appuie sur des échanges extraits de l’ordinateur professionnel de la responsable billetterie, elle-même licenciée pour faute grave, qui évoquent un « détournement de places de la vente ». La défense minimise ces accusations : « Quand les joueurs voulaient des places pour leurs proches, ils s’adressaient à M. Nimis, qui faisait suivre. C’est tout. »
Un autre élément cité dans le dossier est un message dans lequel M. Nimis suggère à une amie une astuce pour éviter un retrait de points, en attribuant une infraction à « un joueur étranger ».
Pour Me Etcheverry, ces accusations ne sont qu’un écran de fumée dissimulant la réalité d’un salarié épuisé, travaillant « 50 à 60 heures par semaine pour un contrat de 39 », sous-payé à hauteur de 2 100 euros mensuels, et exploité sans répit. Elle parle d’une « pratique détestable » du club, qui viserait à user de la faute grave « pour licencier à moindre coût ». Le club réplique que le contrat prévoyait « 172 heures par mois et 12 jours de récupération » et que « de nombreuses tâches évoquées relèvent du titre amical ».
Le volet médical est également au cœur du débat. La CPAM a reconnu un « syndrome dépressif réactionnel majeur » en maladie professionnelle, décision contestée par le club. Selon l’avocate de M. Nimis, ce dernier a craqué quelques jours avant son licenciement, après avoir appris qu’il était sur la sellette. Il aurait été hospitalisé en psychiatrie et aurait reçu le 30 mai une convocation pour un entretien préalable fixé au 12 juin, sans que l’employeur n’accepte de report. Pour la défense du club, rien ne prouve qu’il ait été « expressément sollicité ».
Mathieu Nimis réclame près de 370 000 euros d’indemnités. Le jugement est attendu pour le 5 mars 2026.
Affaire à suivre…






