À La Rochelle, Jules Favre s’impose comme une pièce maîtresse incontournable du Stade Rochelais. Depuis le début de la saison, l’ailier polyvalent est devenu le joueur le plus utilisé par l’entraîneur Ronan O’Gara, affichant un total remarquable de 913 minutes réparties sur douze titularisations en quatorze matchs disputés par les Jaune et Noir.
Seuls Tom Banks (Montpellier) et Cameron Woki (UBB) le devancent en temps de jeu dans le Top 14. Une charge physique lourde que Favre assume avec simplicité.
Dans un entretien accordé à L’Équipe, il témoigne : « C’est dur… mais c’est notre métier. J’ai l’habitude d’enchaîner. Il faut pallier les petites blessures, ce genre de choses. Donc je le fais, il n’y a pas de soucis. » Une pause lui a néanmoins été accordée lors du déplacement en Afrique du Sud contre les Stormers, afin de soigner un mollet capricieux.
Cette forte utilisation s’explique aussi par sa polyvalence sur le terrain. Passé de l’aile droite à un rôle plus central depuis ses débuts en 2018, Jules Favre alterne cette saison entre les postes de 12, 13 et ailier, offrant au staff un équilibre précieux entre puissance et mobilité. « Je suis plus à l’aise en 12… mais ça ne me perturbe plus de changer. Je me considère comme un soldat, un mec au service de l’équipe. »
Son profil collectif est renforcé par une formation atypique : ancien judoka, habitué aux chocs et aux duels francs, Favre compense son déficit de vitesse par des appuis solides et un engagement sans faille. « Les gars sont contents quand je suis sur le terrain. En défense, j’essaye d’apporter de la sérénité. En attaque, de porter le ballon et gagner mes duels. »
Malgré la densité du calendrier et la pression des matchs, le joueur a trouvé un nouvel équilibre dans sa vie personnelle : il est récemment devenu père, un rôle apaisant qui l’aide à relativiser. « Des fois, j’ai une journée de merde au club. Je rentre, je la vois… et je bascule. Elle s’en fout de ma journée. Ça te remet à ta place, ça fait du bien. »
Toujours un moteur essentiel du collectif rochelais, Jules Favre nourrit toutefois une ambition forte : revenir chez les Bleus. Après une seule apparition non officielle en 2024, à l’aile contre l’Uruguay, il reste motivé à faire ses preuves au plus haut niveau. « Il reste un goût d’inachevé. Les Bleus, je les ai dans la tête. Mais c’est à moi d’être meilleur. Jouer tous les matches, c’est bien… encore faut-il en faire des bons ! »






