Clermont respire enfin. Après avoir enchaîné trois défaites qui semaient le doute et crispait le vestiaire, l’ASM a retrouvé ses forces face à l’UBB, le champion d’Europe en titre. Avec une victoire nette (34-19), les Jaunards ont rappelé leur identité : un rugby intense, physique, porté par une détermination inébranlable.
Christophe Urios a reconnu les difficultés traversées ces dernières semaines sans esquiver sa part de responsabilité. « La vérité, c’est qu’on n’était pas contents de nous, depuis le 2 novembre. […] Il n’y avait rien. C’était une bouillie de rugby. » Le coach a dressé le bilan d’une spirale négative lourde : une défaite ratée à Lyon, un match à Paris arraché, deux rencontres européennes sans âme et une défaite à Perpignan. Une pente dangereuse désormais enrayée.
La victoire contre Bordeaux va au-delà du simple score : c’est un retour aux fondamentaux. Plaquages, collisions, discipline, cœur — les valeurs non négociables de l’ASM retrouvées en pleine lumière.
Face aux critiques, parfois venues de proches du club, Urios n’a pas caché son agacement, notamment à propos des attaques qu’il a qualifiées « d’incroyables ». Sans citer nommément Fritz Lee, il a confié : « Je ne parlerai même pas des attaques, parce que ça c’était encore plus incroyable. Je m’en occuperai plus tard. Aujourd’hui, je suis juste content pour les mecs. […] On a juste le plaisir de faire fermer la gueule à certains. C’est top. »
Pour autant, le coach rappelle à ses troupes que rien n’est acquis : « Pour autant, on n’est pas champions du monde, on n’a rien gagné. » Ce succès reste un pas important, pas un point d’arrivée.
Dès cette semaine, Clermont se projette sur un double rendez-vous majeur : un déplacement périlleux à Montauban, puis la réception de Glasgow au Michelin, un match capital dans leur campagne européenne. Jauneau et ses coéquipiers savent que la moindre erreur pourrait se payer cher.







