Le débat avait agité le monde du rugby français. Lorsqu’il a été élu à la tête de la Ligue Nationale de Rugby (LNR), Yann Roubert a rapidement instauré une mesure audacieuse : la rémunération du président. Une rupture majeure avec la tradition, puisque ce poste était jusque-là occupé bénévolement.
Cette décision a suscité des réactions contrastées. Certains ont dénoncé un risque de dérive, craignant une professionnalisation à tout prix, tandis que d’autres y ont vu une évolution nécessaire pour moderniser et renforcer l’institution.
Parmi les partisans de cette réforme, Laurent Marti, président de l’Union Bordeaux-Bègles (UBB), s’est exprimé récemment auprès de TV7. Il défend cette mesure, qui selon lui, va bien au-delà de l’aspect financier pour toucher à l’accessibilité même du poste.
« On peut en débattre longtemps, mais le constat que nous avons fait, même si tout le monde n’était pas d’accord avec ça, c’est que si on ne salarie pas un président, qui peut être président de la LNR : un retraité ou quelqu’un de très riche ? Ça limitait peut-être les candidatures », analyse-t-il.
Pour Laurent Marti, le principal risque était de cantonner la présidence à un cercle fermé de profils pouvant assumer la lourde charge sans compensation financière. La professionnalisation vise, au contraire, à élargir les horizons, attirer des compétences variées et assurer un engagement total dans la gestion du rugby français.
Il met cependant en garde : « Il faut juste veiller à ce que le président salarié, soit dans un certain état d’esprit », soulignant que la rémunération ne doit jamais faire oublier l’esprit de service et la responsabilité qui incombent au poste.







