Le manager du Stade-Toulousain, Ugo Mola s’est confié dans le Late Rugby Club, ce jeudi soir, au sujet du rugby pratiqué par certaines équipes.
S’il ne vise aucun club en particulier lors de son discours, le coach du club de la Ville Rose laisse paraître un certain agacement de voir certaines formations jouer un rugby basé autour des statistiques.
Il reproche à ces équipes de ne pas développer l’identité de leurs clubs et d’utiliser le jeu au pied à outrance. Extrait:
“Ce qui me gène dans le rugby actuel, c’est le mimétisme et l’incapacité qu’ont les équipes actuelles à cultiver leur identité. Je ne suis pas le porte étendard d’un quelconque rugby, mais la seule chose qui m’anime au quotidien, c’est d’avoir un rugby avec une identité forte au Stade-Toulousain dans la capacité à faire bouger les hommes et le ballon. Mais ça n’a pas de vertu plus qu’ailleurs. La seule chose que je dis, c’est qu’aujourd’hui, ce rugby de mimétisme et de statistiques post Coupe du monde 2019 nous enferme un peu dans un rugby où le jeu au pied se retrouve être un peu trop présent ou seulement pour occuper et être dans la statistique et la longueur plus que pour la nécessité de générer des opportunités. C’est mon sentiment. Puis la statistique, on lui fait dire ce que l’on veut. Moi, ça ne me choque pas que l’Afrique du Sud soit championne du monde avec ce rugby d’occupation, de pression et cette capacité où physiquement, elle met tous ses adversaires sous pression.”
Il estime que les équipes doivent jouer sur leurs qualités et ne doivent pas hésiter à saisir les opportunités pour jouer un jeu ambitieux et un jeu de mouvement. Extrait:
“Ce qui me gène, c’est qu’une équipe avec des qualités certaines se sépare du ballon et ne part pas sur la première intention qui serait celle de jouer. Je ne veux pas être le porte parole du rugby du jeu à la main ou de quoi que ce soit. Mais ce qui me gène, c’est cet aspect identitaire. Je crois que le rugby Français a des bastions forts sur lesquels on peu s’appuyer sur des identités. On ne jouait pas à Dax comme on joue à Toulouse ou comme on joue à Castres ou à Paris. Il faut cultiver l’identité. Les qualités de notre rugby et en l’occurrence de l’équipe de France, il y a des garçons faits pour jouer au rugby, de se déplacer et de saisir les opportunités. En étant ambitieux et avec ce rugby de mouvement, on peut gagner. Dire que l’identité est une conséquence, c’est une connerie. L’identité, c’est ce qui te nourrit au quotidien. Je ne dis pas que je joue la forme de rugby qui va me permettre de gagner, peut-être que je fais fausse route sur l’identité du Stade-Toulousain. Mais je suis certain aujourd’hui que la capacité qu’ont les joueurs à avoir un bagage plus développé pour s’adapter et être en mesure de répondre à des conditions particulières ou difficiles, c’est la base.”
Pour conclure, Ugo Mola cible les jeunes Français qui utilisent désormais de plus en plus le jeu au pied. Extrait:
“Dans notre formation de jeunes joueurs Français, on est passé de quelque chose où j’étais incapable de jouer au pied quand j’étais joueur professionnel ou international. Pour autant, aujourd’hui, on a des gamins qui ne font que jouer au pied. Je pense que dans tout, il y a un excès. Je pense qu’il faut être capable de freiner. Il faut goûter aux bonnes choses. Le jeu au pied fait partie des bonnes choses du rugby mais à l’excès, ça devient pénible.”
