Le vice-président en charge des affaires sportives de la Ligue Nationale de Rugby, Lucien Simon s’est confié dans l’émission du Late Rugby Club diffusée jeudi soir sur Canal + pour évoquer l’organisation des phases finales du Top 14 en cette période de crise sanitaire.
Ce-dernier a notamment évoqué l’idée des péréquations qui consisterait à ne pas faire jouer un match et à donner un résultat via un calcul arithmétique en fonction des résultats obtenus par chacune des équipes concernées.
Il explique en quoi consiste la péréquation, un système qui pourrait être mis en place en cette fin de saison si les matches ne peuvent plus être reportés. Extrait:
“On estime que, si dans le Top 14, on a joué 20 rencontres sur 26, on est dans une équité sportive. Une règle complémentaire, c’est envisager ou se préparer à des péréquations. Les péréquations c’est quoi ? Tu as joué combien de matches à la maison ? Quelle est la moyenne de points que tu as glané sur l’ensemble des matches que tu as pu jouer à la maison ? Et s’il y a un match que tu ne peux absolument pas jouer, on appliquera une péréquation sur la moyenne des matches que l’équipe aura joué à domicile, et la même règle s’appliquera pour les matches que tu as joué à l’extérieur.”
Pour les phases finales du Top 14, que faire si une équipe est contaminée quelques jours seulement avant un match éliminatoire ? Là encore la Ligue Nationale de Rugby a travaillé sur le sujet et envisage l’élimination d’une équipe contaminée.
Elle serait alors remplacée par l’équipe initialement éliminée la mieux classée. Extrait:
“Dans le cadre des barrages, des demi-finales ou de la finale elle-même, on a prévu et anticipé de pouvoir décaler les matches d’un jour afin d’avoir une date de repli pour chacun de ces matches. L’équipe qui ne pourra pas se présenter, c’est l’autre équipe qui aura gagné le match si l’impossibilité est avérée moins de 48 heures avant la tenue normale du match. C’est le principe. Dans l’hypothèse où l’équipe qui ne pourrait pas se présenter le saurait plus de 48 heures avant la tenue du match, dans ce cas-là, la règle c’est que l’équipe adverse affronterait l’équipe éliminée la mieux classée au terme de la saison régulière.”
Avec ce système, l’équipe classée 7ème serait alors repêchée pour jouer un barrage. De même, si un demi-finaliste est contaminé et ne peut pas jouer, alors, le meilleur des barragiste perdant serait qualifié pour cette demi-finale.
On peut même penser qu’une équipe qualifiée pour la finale et détectée positive quelques jours avant la finale soit remplacée par un demi-finaliste perdant.
Pour le consultant rugby Richard Dourthe, la LNR chercher et trouve des solutions pour que la saison puisse aller à son terme. Extrait:
“C’est un recours mathématique qui est logique sur toute une saison. Mais il faut trouver des solutions. Une équipe qui a trois matches à jouer en semaine, elle joue le samedi, le lundi il y a des cas de Covid, on fait comment ? Il faut encore reporter ? Non, il faut trouver des solutions extrêmes et c’est la solution extrême. Si c’est appliqué à tout le monde, c’est équitable.”
Pour Richard Dourthe, le mieux serait de mettre tout le monde sous cloche à l’approche des phases finales pour éviter tout risque de contamination. Extrait:
“Si on ne peut pas faire les phases finales, on ne fait pas les phases finales et on déclare champion le club qui termine premier du classement, comme au football. Si on n’a pas de solution… Ou alors on se met sous cloche ! Sur les phases finales, c’est réalisable. Surtout que les demi-finales se joueront normalement sur Lille. Donc c’est possible. On fait des plans sur la comète, mais je pense que ça va se finir tranquillement.”
De son côté, Olivier Roumat l’affirme haut et fort : les équipes du Top 14 qualifiées pour les phases finales doivent se mettre dans une bulle sanitaire imperméable et ne plus la quitter. Extrait:
“La solution choisie par les équipes du rugby à XIII Australien, c’est de mettre les joueurs dans une bulle sanitaire complète. Les joueurs ne veulent peut-être pas, mais ce sont les présidents qui décident quand même. Les joueurs sont des employés et ils sont professionnels. Pendant deux mois ils sont à l’hôtel et ils font les trajets hôtel – stade, stade – hôtel, hôtel – entrainement et voilà. Le rugby à XIII, ils l’ont fait pendant quatre mois. Ils n’ont pas vu leur famille pendant quatre mois. Je pense que c’est possible pour les phases finales du Top 14. Et s’il faut le faire pour le Top 14, il faut le faire. Je pense qu’il vaut mieux mettre les équipes du Top 14 sous cloche. En ce moment, les joueurs s’entrainent, ils rentrent chez eux et voient leur famille qui est peut-être contaminée et ils peuvent être à leur tour contaminés. Alors que s’ils restent ensemble dans un hôtel et qu’ils ne font que du rugby du lundi au dimanche, ça réduit les risques. Le but c’est de disputer des matches et de faire des phases finales. Pourquoi ne pas faire cela ?”





