C’est désormais officiel : le demi-de-mêlée du Stade-Français Paris et ex-joueur emblématique de Clermont, Morgan Parra va raccrocher les crampons à la fin de la saison.
Morgan Parra ne quittera pas Paris pour autant puisqu’il s’est engagé pour les trois prochaines saisons avec le club de la Capitale.
Il intègrera le staff technique Parisien dès l’été prochain et au moins jusqu’au mois de juin 2026.
Lors d’un entretien exclusif accordé au journal L’équipe, l’international Français a justifié sa décision de mettre un terme à sa carrière.
Il explique que c’est Karim Ghezal qui lui a demandé d’intégrer le staff Parisien. Extrait:
“Tout est parti d’une approche de Karim Ghezal, qui venait d’être nommé entraîneur en chef du Stade Français, en compagnie de Laurent Labit à partir de la saison prochaine. Il m’a demandé si, dans un futur plus ou moins proche, ça m’intéresserait de devenir entraîneur. Mais pas forcément dès la saison prochaine. J’avais un contrat de joueur jusqu’en juin 2024. Puis Laurent Labit m’en a aussi parlé. J’ai commencé à me poser des questions.
Je vivais une nouvelle expérience au Stade Français très enrichissante. Mais est-ce que le physique allait suivre encore un an ? Je me suis blessé en début de saison, puis à nouveau fin mars. Plus tu vieillis, plus les entraînements sont difficiles, les matches également. Mentalement aussi, ça use. Les sacrifices sont nombreux. Quand tu es passionné, tu veux pousser le plus longtemps possible. J’aurais envie de jouer toute ma vie. Mais la question fondamentale est : “Est-ce que je serai encore au niveau ?” Est-ce que je le suis encore, d’ailleurs ? Les interrogations étaient nombreuses…
Je n’oublie pas non plus que j’ai une grosse différence d’âge avec une majorité des joueurs du groupe. C’est plus compliqué. J’ai moins d’échanges, moins d’atomes crochus. C’est forcément différent de ce que j’ai connu à Clermont avec Camille Lopez, Alexandre Lapandry ou Wesley Fofana. Attention, le groupe est super, composé de très bons mecs que j’apprécie, dont certains sont des potes. Mais personnellement, l’épanouissement n’est pas le même.”
Il ne regrette pas sa décision. Extrait:
“Je m’étais préparé. Si ce n’était pas cette année, ça aurait été la suivante. Il faut savoir dire stop ! Je ne voulais pas vivre l’année de trop, l’année galère, l’année où tu ne prends plus de plaisir. Je m’étais toujours dit que j’arrêterais en 2022, à l’issue de mon contrat à Clermont. Peut-être qu’inconsciemment, cela m’a aidé à prendre plus facilement ma décision. J’étais prêt. Je me dis que c’est le bon moment. Cette nouvelle aventure dans le staff de Laurent Labit et Karim Ghezal tombe également au bon moment. Autant démarrer en même temps qu’eux. Après, est-ce que je suis fait pour ça ? En tout cas, ça me tente !”
Il précise ne pas appréhender le fait de devenir entraineur. Extrait:
“Pas du tout ! J’aurais sans doute moins de proximité avec certains joueurs. Comme je l’ai dit, j’ai une différence d’âge avec eux et je ne suis à Paris que depuis un an. On ne se connaît pas encore par coeur. Je n’aurais jamais pu basculer de joueur à entraîneur à Clermont. Après, je ne dis pas que c’est facile d’arrêter. Je vais avoir des manques. Il faut l’accepter.”
Il ne cache pas non plus avoir pensé à faire un break. Extrait:
“Je me suis posé la question. J’ai cette opportunité, j’y vais à fond et on verra. Si ça ne me plaît pas ou si ça ne colle pas, je n’aurais pas de regret. Les échanges avec Karim et Laurent se sont très bien passés, ce qui m’a rassuré. Il fallait un feeling. Le rugby reste une passion. Si c’est pour venir chaque matin sans plaisir, ça n’a aucun intérêt.”
Pour conclure, Morgan Parra dément être parti de Clermont pour décrocher un poste d’entraineur à Paris. Extrait:
“Je n’ai pas quitté Clermont pour aller chercher un poste d’entraîneur. Quand j’ai signé au Stade Français, pour deux ans, Gonzalo Quesada était l’entraîneur et son contrat courait lui aussi jusqu’en juin 2024 (il sera finalement remplacé par le duo Labit-Ghezal en fin de saison). Je voulais simplement vivre une nouvelle aventure, découvrir un club différent, un club sur lequel on crachait depuis quelques années. C’était mon défi. Et aussi une façon de ne pas faire l’année de trop à Clermont et arrêter sur une déception.”
