La mort de l’Américain George Floyd, tué par un policier a choqué le monde entier.
Invité à réagir sur le sujet par le Midi Olympique de vendredi, l’ailier ou arrière Djibril Camara a indiqué que le racisme était également présent dans le rugby Français.
Pour justifier ses propos, il raconte une triste anecdote. Celle-ci se déroule en 2006 alors qu’il n’avait que 16 ans. Extrait:
“Le racisme est quand même bien présent dans notre société. Pourquoi ne le serait-il pas dans le monde du rugby ? Je vais vous raconter une anecdote pour vous faire comprendre ce que j’ai vécu tout au long de ma carrière. C’était en 2006, l’année où nous avons été champions de France avec les cadets du Stade français. Lors d’un match à Bellegarde, je me suis fait insulter durant toute la partie par les parents des joueurs de l’équipe adverse. Ce jour-là, j’ai entendu de tout. « Sale noir, rentre chez toi », « espèce de singe, va manger des bananes. » Je vous laisse imaginer ce que j’ai pu ressentir. Je n’avais alors que 16 ans…”
Il explique que la scène s’est terminée en bagarre générale. Extrait:
“À force d’entendre ces insultes, c’est un de mes coéquipiers, suspendu ce jour-là, qui est allé voir ces parents présents sur le bord de la touche pour leur demander d’arrêter. Seulement, ça a fini en bagarre générale. Je me souviens au début de la bagarre, l’arbitre m’a dit : « Si vous allez vous battre, ce sera carton rouge contre vous. » Ça m’a rendu dingue parce qu’il avait très bien entendu les insultes dont j’avais été victime. Je me suis donc retrouvé tout seul au milieu du terrain alors que tout le monde était en train de se battre le long de la main courante.”
Ce qui a le plus choqué l’actuel joueur Bayonnais, c’est que ces insultes provenaient des parents de jeunes joueurs. Extrait:
“Dans la vie de tous les jours, c’est monnaie courante de se faire traiter de « sale noir ». Et puis, à ce moment-là, j’avais l’âge de l’insouciance. Entre nous, nous en avions plaisanté. Mais avec le recul, je me dis que c’était vraiment grave. Et ce qui m’avait le plus choqué, c’est que les insultes étaient venues des parents, non pas de mes adversaires sur le terrain.”