Le président du club de Clermont, Eric De Cromières s’est longuement confié via le site spécialisé Rugbyrama au sujet de l’abaissement du Salary Cap et de l’éventuelle instauration d’un marque player en Top 14.
Dans un premier temps, le président du club Auvergnat indique qu’il ne faut surtout pas confondre la baisse du salary cap avec la baisse des salaires liée à la crise sanitaire récemment traversée. Extrait:
“Déjà, il ne faut pas confondre le dossier de la baisse du salary cap et les baisses de salaire auxquelles ont consenti les joueurs. Il faut vraiment dissocier tout cela. La baisse du salary cap s’inscrit dans une politique à long terme, celle des salaires dans un contexte particulier. Et ce serait une traîtrise que de profiter de la bonne volonté des joueurs pour abaisser le salary cap.”
Il concède cependant que la crise sanitaire a permis aux clubs du Top 14 de prendre conscience qu’ils vivaient au-dessus de leurs moyens. Extrait:
“La baisse du salary cap correspond à un constat, que la crise de la covid 19 a contribué à mettre en lumière, et qui était que nous vivions au-dessus de nos moyens. Il s’agit donc de réduire ce train de vie, sachant en outre que nous allons connaître des difficultés en termes de partenariat et de billetterie. À un moment donné, il s’agit d’équilibrer la balance entre les dépenses et les recettes, c’est juste une question de bon sens.”
Concernant le marquee player cette fois, Eric De Cromières affirme être totalement contre cette mesure qui permettrait à certains joueurs de toucher un salaire totalement démesuré par rapport aux autres.
Par ailleurs, il estime que cette mesure pourrait permettre à certains clubs de tricher. Il explique comment. Extrait:
“J’y suis même résolument et farouchement opposé. Tant qu’on n’aura pas réussi à faire respecter le principe du salary cap à tout le monde, tant qu’on aura dans le circuit d’énormes tricheurs, ce n’est pas la peine de leur offrir des possibilités supplémentaires de tricher. J’imagine trop bien la situation… En imaginant un marquee player à 3 millions d’euros, il n’est pas difficile d’en rémunérer un un million et demi, et de se servir de l’argent restant pour créer une société écran et payer d’autres joueurs par des moyens détournés… On en peut pas prendre ce risque tant que notre modèle économique ne parviendra pas à maîtriser le salary cap. Et ce n’est qu’une raison parmi d’autres pour lesquelles je m’y oppose.”
Pour conclure, Eric De Cromières explique ne pas croire aux stars préfabriquées. Pour lui, le marquee player c’est beaucoup d’inconvénients pour peu d’avantages. Extrait:
“D’abord, je dirai que même en ayant le meilleur manager du monde, je pense qu’il sera très difficile de gérer une saison avec un seul joueur payé dix fois plus que les autres. Ce n’est peut-être pas impossible, mais il n’empêche que dans un sport collectif comme le rugby, ça reste difficile. Et la dernière raison, qui est plus personnelle, c’est que je n’y crois pas. Je ne crois pas aux stars préfabriquées, aux stars vendues par le monde économique ou la télé. Les stars, pour moi, elles sont élues par leurs coéquipiers, sans qui elles ne seraient rien. En bref, pour être clair et précis : ce marquee player, c’est beaucoup d’inconvénients pour peu d’avantages.”