Ce samedi après-midi, Perpignan s’est imposé à domicile contre Clermont grâce à un essai de Brazo inscrit à la dernière minute de jeu.
Victoire au bout du suspense pour l’USAP, défaite rageante pour l’ASM.
Interrogé via La Montagne à l’issue de la rencontre, le manager de Clermont, Jono Gibbes explique assumer les responsabilités de la défaite et évoque un problème de message de sa part. Extrait:
« Dans les moments clés de la rencontre, nous n’avons pas été en capacité de faire les choses nécessaires. On laisse les portes ouvertes. Et face à nous, il y avait une équipe affamée qui a su saisir les opportunités et nous mettre sous pression. Et au bout du compte, Perpignan a été récompensé. C’est certain, il y a eu du positif lors des 40 premières minutes. Mais nous avons dit des choses dans le vestiaire à la mi-temps et finalement cela n’a pas collé avec ce que l’on a produit après. C’est peut-être un problème de message de ma part. J’assume mes responsabilités. C’est moi qui donne la direction et les messages et on continue de répéter les mêmes erreurs. Il y a des réflexions à mettre à place pour améliorer nos réponses dans les moments clés. On va travailler dans cette voie et cibler ça cette semaine. C’est sûr. »
Le deuxième ligne Clermontois Sébastien Vahaamahina évoque une défaite au goût amer. Extrait:
« Il fallait faire moins de fautes pour espérer gagner. On paie cher notre indiscipline. L’Usap a montré plus d’envie que nous en seconde période, où on a manqué d’agressivité, de concentration et de caractère. C’est une défaite au goût amer. On était venu à Perpignan pour faire quelque chose, mais les dix dernières minutes nous ont été fatales. »
Côté Perpignanais, on a le sourire avec notamment Lucas Bachelier. Extrait:
“Quand on regarde notre première mi-temps, où on fait les choses à l’envers, où on laisse des pénalités et des points faciles… On a une bonne réaction en deuxième mi-temps mais on ne peut pas parler de match référence. C’était important de gagner, comme pour tous ces matches à domicile. Et on avait des raisons particulières, comme le départ de Karl Château et l’anniversaire de Damien Chouly. C’est anecdotique mais c’est un surplus qui fait que t’as vraiment envie d’aller la chercher pour passer de bons moments.
En première mi-temps, on n’avait pas fait les choses dans l’ordre. On a voulu jouer tous les ballons, mais quand tu n’as pas les soutiens aux rucks et qu’on te ralentit tous les ballons, tu ne peux pas enchaîner. En deuxième mi-temps on a eu des soutiens plus rapides, et ça nous a permis d’avoir plus de ballons à exploiter. On a récupéré du monde, on a une meilleure profondeur de banc, on peut mieux travailler aux entraînements parce qu’on est plus nombreux, c’est plus facile. Quand t’as des joueurs internationaux qui reviennent, ça permet de mieux gérer ces fins de matches. On est plus appliqués dans ce qu’on travaille la semaine. On est obligés d’être à 200 %, sinon ça ne passe pas contre les grosses équipes comme ça. Si on met l’intensité, avec nos joueurs qui ont du talent, on y arrive.”
Le talonneur de l’USAP, Mike Tadjer ne cache pas son bonheur. Extrait:
« C’est un très beau dénouement. On y a cru, même menés de 11 points à la mi-temps. On s’est dit que c’était rien, qu’on allait jouer avec le vent, qu’il faudrait faire une grosse deuxième mi-temps. On s’est remis la tête à l’endroit parce qu’en première mi-temps, on a vu qu’on n’a pas mis assez d’engagement et d’agressivité. Une fois qu’on a privé Clermont de ballons, ça a été plus compliqué pour eux. Il n’y a pas eu de moment charnière, on a construit notre deuxième mi-temps avec Melvyn qui passe les pénalités et nous permet de rester au contact, on repart chez eux, on obtient des pénalités notamment en mêlée et ça nous a fait y croire jusqu’au bout. On a été galvanisés par tout ce qui se passe autour, on avait la hargne d’aller chercher quelque chose. On est sur une bonne dynamique, mais la saison est encore longue. Il faut rester concentrés. »
Enfin, le manager de Perpignan, Patrick Arlettaz évoque les plus beaux moments de la petite histoire de son club en Top 14. Extrait:
« Les cinq dernières minutes ont été les plus belles de notre petite histoire en Top 14. C’est la mentalité que j’aime, se dire qu’il faut marquer un essai, ne pas mettre une chandelle pour mettre la pression, prendre son destin en mains et mettant Clermont sous pression avec la possession. J’ai vu 15 mecs tous d’accord avec ça, il n’y en a pas un qui a hésité à un moment donné, ils ont tous plongé dedans. De manière rêveuse, je pense que c’est ça qui force les destins, de temps en temps ! C’était important pour nous de gagner.
Je leur avais dit qu’après avoir battu Toulon et La Rochelle, gagner contre Clermont, ça n’assurerait de rien pour notre objectif, qui va rester compliqué, mais ça nous rendrait légitimes. On n’est jamais favoris, mais on n’a pas perdu d’avance ! On fait une première mi-temps pas bonne, en retard sur les soutiens, pas de déblayages efficaces sur les rucks pas de prise de largeur, immensément pénalisés… trop, sans doute ! On s’est dit qu’avec plus de possession, et en jouant différemment, au lieu d’attaquer le large de suite mais plutôt en deux temps, on aurait une chance de revenir. La physionomie a changé petit à petit. Ce qui nous a plombés à Toulouse, les remplaçants, qui avaient été nuls, ont été très bons. On était clairs sur ce qu’on voulait adopter pour revenir dans le match. »