À Marseille, l’improvisation n’a pas sa place sur les terrains de rugby. Et pourtant, depuis le 7 juin 2025, près de 130 caravanes se sont installées sur deux des trois pelouses réservées au club de Marseille Rugby Méditerranée, dans le 11e arrondissement, paralysant l’activité sportive d’un club fort de près de 700 licenciés.
« Je suis arrivé quinze minutes après eux, mais c’était trop tard. On doit désormais composer avec eux sur le terrain », confie, amer, le président du club au Figaro.
L’arrivée de la police nationale n’a pas empêché les contrevenants de s’installer. «J’ai passé plusieurs heures sur place avec le président du club et j’y suis retourné mardi. Le club ne va pas pouvoir faire ses tournois de fin d’année. Ils veulent rester entre deux et trois semaines», peste Sylvain Souvestre.
Une situation d’occupation illégale qui compromet notamment les traditionnels tournois de fin d’année, devenus impossibles à organiser dans ces conditions, selon l’élu de secteur Sylvain Souvestre.
La colère monte aussi du côté politique. Le maire LR des 11e et 12e arrondissements dénonce vivement « l’inertie » de la mairie centrale, pointant du doigt l’absence de solution alternative mise en place pour l’accueil des familles installées sur les lieux. Il accuse le maire de Marseille, Benoît Payan, de laisser la situation se détériorer sans réaction concrète.
En réponse, la Ville assure ne pas rester les bras croisés. L’adjointe au maire en charge des Affaires sociales indique que « la Ville a porté plainte […] contre cette occupation et saisira le préfet pour trouver une solution respectueuse du droit des personnes ».
En attendant, les entraînements du club sont délocalisés, perturbant fortement la fin de saison d’une structure sportive emblématique du quartier.
Entre tensions politiques, contraintes sportives et enjeux sociaux, le rugby marseillais se retrouve pris dans un match bien plus complexe que celui prévu sur le terrain.