À l’occasion d’un point presse organisé au RC Paris XV, Florian Grill a dressé un premier bilan de ses deux années à la présidence de la Fédération française de rugby. Un exercice de transparence dans un club symbolique, avec pour ambition de démontrer les progrès réalisés et les chantiers encore à mener.
Arrivé avec quelques minutes de retard — « un incident voyageur » sur le trajet entre Lille et Paris — le président de la FFR a vite mis les choses au clair : « Je suis en retard physiquement, mais nous sommes en avance sur le projet. » Une formule annonciatrice d’un exposé structuré autour de cinq axes clés.
Des finances redressées plus vite que prévu
Premier sujet abordé : la situation économique. Et les nouvelles sont encourageantes. « Redresser la FFR était l’un des enjeux majeurs à notre arrivée. Le déficit était de 18 à 20 millions d’euros. On a trouvé les solutions. On espérait le faire en trois ans, ce sera peut-être avant. »
Grâce à une renégociation des accords sur le Tournoi des Six Nations — « avant on apportait 26 % et on nous reversait environ 16 % », désormais en hausse — et à une nouvelle concession du Stade de France avec GL Events (« on va gagner 5-6 millions supplémentaires »), la Fédération voit sa situation s’améliorer. Ajoutés à cela, une politique de réduction des charges, une billetterie florissante et des discussions avancées avec l’État pour « réduire les 54 millions de pertes de la Coupe du monde » : autant de leviers activés pour stabiliser les comptes.
Les Bleus sur tous les fronts
Côté terrain, le président n’a pas caché sa satisfaction via L’équipe. « Nos 14 équipes de France sont performantes. Je tire un coup de chapeau à Jean-Marc Lhermet, la DTN, le travail avec la LNR. »
Il se réjouit notamment de la dynamique autour de l’arbitrage français et de la perspective enthousiasmante de la Coupe du monde féminine 2025 : « Il y aura un avant et un après. » Concernant la tournée en Nouvelle-Zélande cet été, il se félicite de l’ouverture du sélectionneur à convoquer certains finalistes du Top 14 : « On répond aux envies des joueurs. Pour eux, c’est magique, ils ont envie de gagner la tournée. »
Une présence renforcée à l’international
Sur le plan diplomatique, Florian Grill assume une stratégie d’influence accrue. « Quand nous sommes arrivés, nous pesions seulement 2 % à World Rugby. » Avec l’appui d’Abdelatif Benazzi, la Fédération entend accroître son poids dans les décisions mondiales du rugby. « Il y a des enjeux géopolitiques. Il faut développer la marque France Rugby. »
Une Fédération au service des clubs
Florian Grill a également insisté sur le nouveau visage de la FFR, qu’il qualifie de « fédération à missions ». En clair : un engagement concret auprès des clubs de base, à l’image du RC Paris XV, premier au classement national des clubs selon 476 critères. « Nous souhaitons des clubs qui misent sur la formation et la citoyenneté. On va aider les clubs qui font du bien à la société. » Une enveloppe de 4 millions d’euros sera dédiée à cette politique.
Objectif : plus de licenciés, plus de proximité
Enfin, le président a abordé le défi central du rugby français : élargir sa base. « Relancer le rugby par sa base est une priorité. » Pour cela, la FFR mise sur la proximité et le lien avec les jeunes générations : opérations dans les écoles (« 36 000 ballons pour 36 000 classes »), implantation de clubs, lutte contre la violence et sécurité du jeu, notamment via l’abaissement de la ligne de plaquage. « On travaille beaucoup là-dessus », a-t-il insisté, reliant ce combat à l’importance d’une voix plus forte au sein de World Rugby.
Florian Grill assume un mandat placé sous le signe du rééquilibrage économique, du soutien à la base et de l’influence internationale. Deux ans après sa prise de fonction, son ambition est intacte : remettre la Fédération sur les rails d’une performance durable, dans tous les compartiments du jeu.