
Le dossier autour du transfert de Melvyn Jaminet prend une nouvelle dimension. Ce lundi, le parquet de Toulouse a confirmé à l’AFP l’ouverture d’une enquête préliminaire pour abus de confiance, enclenchée en avril, visant le Stade Toulousain.
Un nouveau rebondissement dans un feuilleton déjà particulièrement sensible pour le club triple champion de France.
Une enquête qui soulève “de légitimes interrogations”
Le transfert de Jaminet, passé de Perpignan à Toulouse en 2022, fait l’objet d’un examen approfondi depuis plusieurs mois. Le procureur de la République de Toulouse, David Charmatz, a évoqué un dossier qui « suscite a minima de légitimes interrogations ».
Pour rappel, le Stade Toulousain avait accepté en mars dernier de verser 1,3 million d’euros à la LNR pour clore une médiation relative à un non-respect du salary cap. Mais la mécanique utilisée en 2022 pour financer le transfert intrigue toujours.
Les soupçons autour du montage financier
La brigade financière de la DCOS, sous la supervision de la DIPN, est chargée de l’enquête. Celle-ci s’appuie notamment sur le rapport du salary cap manager Samuel Gauthier, dont le travail vise à vérifier la conformité des contrats vis-à-vis du plafond salarial imposé aux clubs.
L’un des points les plus sensibles concerne le paiement de la clause libératoire : en 2022, Melvyn Jaminet avait réglé lui-même les 450 000 euros nécessaires pour quitter Perpignan avant la fin de son contrat.
Objectif : éviter que ce montant entre dans le salary cap toulousain.
Pour réunir cette somme, l’arrière avait contracté deux prêts. Mais il n’avait ensuite pas reçu les remboursements promis par le club, qui n’a trouvé un accord financier avec lui qu’en avril 2025.
L’équipe révélait également le rôle trouble de plusieurs intermédiaires, dont l’avocat Arnaud Dubois — ancien président du Biarritz Olympique — et la société Pacific Heart, par laquelle les flux financiers auraient dû transiter.
Le club renvoyé en discipline, les sanctions pourraient être lourdes
Malgré l’accord financier conclu avec la LNR, l’Autorité de régulation du rugby (A2R) a décidé de reprendre le dossier. Lle club a été renvoyé devant le Conseil de discipline du rugby français, avec une audition programmée le 8 décembre.
Le risque n’est plus seulement financier : le Stade Toulousain pourrait subir des sanctions sportives, dont un éventuel retrait de points dès cette saison. Les appels n’étant pas suspensifs, un tel verdict aurait un impact immédiat.
Face à ces nouvelles poursuites, le club reste inflexible et affirme que celles-ci sont « illégales et infondées ».
Un feuilleton loin d’être terminé
Entre enquête judiciaire, procédure disciplinaire et interrogations sur le montage financier, l’affaire Jaminet pourrait encore rebondir dans les semaines à venir.
Et au regard de la gravité potentielle des sanctions, l’impact sur la saison du Top 14 pourrait être considérable.







