La soirée promet d’être unique, puissante, et terriblement émotive. Ce samedi 29 novembre à 21 heures, la réception du Racing 92 ne sera pas seulement le retour d’Antoine Dupont : ce sera surtout la dernière danse de Pita Ahki sous le maillot rouge et noir, une page de sept années qui se tourne, un moment que le Stade Toulousain et tout Ernest-Wallon s’apprêtent à vivre le cœur serré.
Depuis l’annonce surprise de son départ, le 22 octobre, les hommages se multiplient, les mots manquent et les émotions débordent. Mais à la veille du match, la scène a basculé dans quelque chose d’encore plus fort : David Ainu’u, son ami, son frère de vestiaire, a craqué.
Impossible de contenir les larmes, impossible de masquer ce que représente Ahki dans cette équipe. Au moment d’évoquer celui avec qui il est arrivé à Toulouse il y a sept ans, le pilier américain n’a d’abord rien pu sortir, submergé par l’émotion, incapable de parler, cherchant son souffle avant de simplement confier qu’une partie de lui refuse d’accepter que Pita va partir.
Ainu’u l’a dit avec une sincérité désarmante : « Au début, il était toujours là pour moi… Ça va être bizarre de revenir et de voir qu’il ne sera plus là, lui et sa famille. C’est dur. » Et c’est précisément cette relation, ce lien indestructible entre deux hommes devenus presque frères, qui illustre la trace laissée par le centre néo-zélandais dans ce club et dans cette ville. Car Ahki n’a jamais été qu’un joueur : il a été un guide, un repère, un leader silencieux adoré par tous, et un artisan majeur des sept titres remportés sous l’ère Mola.
Vendredi midi, tous ceux qui ont franchi les portes d’Ernest-Wallon ont vu le gigantesque « Merci Pita ! » surplombant son numéro 12 et la liste impressionnante de ses trophées : cinq Boucliers de Brennus, deux Champions Cup, et une fidélité inébranlable. Toute la journée, les hommages se sont multipliés : publications, vidéos de ses plus belles actions, maillot spécial validé par dérogation de la LNR, clins d’œil au stade… Le club veut offrir une der inoubliable à celui que tous décrivent comme « un bon gars », « un exemple », « une légende de ce club ».
Joshua Brennan ne dit pas autre chose : « On sait combien c’est important de bien finir pour lui. Il nous a tous marqués. » Alors, samedi soir, ce ne sera pas un match comme un autre. Ce sera la dernière ovation, la dernière sortie d’un joueur qui a fait aimer ce club à encore plus de gens, la dernière fois qu’Ernest-Wallon vibrera sous les pas, les courses et les sourires de Pita Ahki.
