Propulsé dans la lumière cet été face aux All Blacks, Régis Montagne s’impose peu à peu comme une pièce maîtresse du pack tricolore. Le pilier droit de l’ASM Clermont a convaincu le staff du XV de France par sa constance, sa rigueur et une progression fulgurante.
Des débuts inoubliables en Nouvelle-Zélande
Pour sa première tournée en bleu, le Clermontois a affronté le mythe : les All Blacks, à Dunedin puis à Wellington. Deux matchs, 73 minutes cumulées et un souvenir gravé à jamais.
« Ça restera gravé à vie. J’étais intérieurement très content, mais je ne suis jamais vraiment satisfait de ce que j’ai. C’était un de mes objectifs, mais j’en ai d’autres », confie-t-il avec pudeur via L’équipe.
Un discours mesuré, à l’image du personnage. Travailleur acharné, Montagne a su transformer cette première expérience en tremplin. Ses performances solides en mêlée et son calme en situation de pression ont marqué les esprits.
Un lien fort avec William Servat
Au sein du staff, William Servat n’a jamais caché son estime pour le pilier clermontois :
« On a une très bonne relation, nous a indiqué récemment le co-entraîneur de la conquête. Régis sait où il veut aller. Il n’est pas forcément expansif. Mais quand tu as besoin d’échanger avec lui sur des situations, il se prononce et s’engage dans ses opinions. Il n’y a pas de retour en arrière. C’est quelqu’un de très présent aujourd’hui pour le quinze de France. Il est arrivé sur la pointe des pieds, mais les leaders ne sont pas ceux qui parlent le plus dans le vestiaire. »
Le discours du co-entraîneur de la conquête en dit long sur la place qu’occupe Montagne dans le groupe. Discret en dehors du terrain, il s’impose par ses actes et son implication au quotidien.
Un pilier plus complet que jamais
En Nouvelle-Zélande, Montagne a montré une facette plus complète de son jeu. Sur sa première touche de balle à Dunedin, il casse les codes : une passe sautée pour Jacobus van Tonder, qui perfore la défense et frôle l’essai. Une action symbolique d’un joueur en pleine évolution.
« Sur le premier ballon qu’il touche, face à une défense néo-zélandaise agressive et qui monte en pointe, il fait une sautée pour (Jacobus) van Tonder qui perce et on est à deux doigts de marquer un essai. Régis a énormément évolué en mêlée. Il n’est pas encore à son apogée, mais il a aussi étoffé son jeu en étant un joueur beaucoup plus complet qu’il ne pouvait laisser paraître de par son physique. Il a aujourd’hui des mains. C’est quelqu’un sur qui on compte pour l’avenir. »
En route vers un nouveau défi
À 26 ans, Régis Montagne s’apprête désormais à affronter les champions du monde sud-africains. Un test grandeur nature face à des avants réputés pour leur puissance.
« L’Afrique du Sud, ce sont des avants dominateurs », admet le pilier.
Devenu une option prioritaire pour démarrer samedi au Stade de France, le Clermontois avance sans se griser, fidèle à sa ligne de conduite : humilité, travail et exigence.
Un profil rare, taillé pour durer en bleu.
