Le pilier droit international Français, Régis Montagne devrait débuter le match du XV de France contre l’Afrique du Sud, ce samedi soir au Stade de France.
Interrogé via L’équipe, ce-dernier a raconté comment il s’est attelé à perdre de nombreux kilos pour devenir performant et pouvoir évoluer en Top 14 puis postuler à une place au niveau international.
Il affirme avoir perdu dix kilos en quelques mois seulement. Extrait:
Déjà, j’ai perdu du poids, dix kilos au total entre mi-mai à Grenoble et le premier match avec Clermont. Je suis passé de 139 à 129 kg.
Il explique comment il s’y est pris. Extrait:
J’ai d’abord acheté un vélo « Concept » (un vélo d’intérieur à résistance à air). Tous les soirs quand je rentrais du rugby, je faisais 10 à 20 kilomètres. J’ai aussi modifié mes repas avec moins de féculents. Quand je suis arrivé à Clermont, j’étais encore à 133 kg. On a eu quelques jours de vacances et le club m’a dit : « Tu as trois kilos à perdre sinon tu ne joues pas le premier match de Top 14 ».
J’ai réussi en une semaine ! Je n’ai mangé que des fruits et je n’ai fait que marcher. Je n’avais pas le choix car je ne voulais vraiment pas arriver hors de forme. Aujourd’hui, je suis toujours à 129 kg, mais j’ai pris du muscle et perdu du gras. Mais j’aimerais encore m’affûter.
Son objectif serait d’atteindre 126 kilos. Extrait:
À 126 ou 127 kg. Je ne mets pas de pression car je n’ai pas envie de faire le yoyo. Je me pèse tous les jours, mais je le sens de toute façon. Au moindre écart, je le paye.
Son ancien entraineur Arnaud Héguy l’a énormément poussé à forger son corps. Extrait:
En gros, il me disait que mon corps était fait pour la mêlée. J’ai beaucoup bossé pour qu’il soit le plus possible au service du rugby. J’ai bien été accompagné, en particulier par Tala (le Samoan Talalelei Gray, un de ses coéquipiers au FCG). Lui m’a montré la voie du professionnalisme. Il a été comme un papa, un exemple à suivre. Au départ, avec dix kilos de moins, j’avais l’impression d’avoir moins d’impact.
Aujourd’hui, je ne suis plus le même joueur. J’ai beaucoup progressé, je me sens mieux. Je peux faire davantage d’efforts continus sans dépenser trop d’énergie, en tout cas moins qu’avant. Je l’ai vite remarqué sur les courses sans ballon. Je ne peux plus me cacher dans les rucks maintenant ! (Rire)
Pour perdre autant de poids, il n’a pas hésité à installer une salle de sport dans son garage. Extrait:
Oui, j’ai installé une salle de musculation dans mon garage dès que je suis arrivé à Clermont. Elle fait une vingtaine de mètres carrés. Dedans, j’ai un « Assault bike » (qui permet de travailler simultanément les bras et les jambes), mais aussi mon vélo que j’avais acheté à Grenoble, des haltères, un rack de muscu, un banc, une barre. Pratiquement tout ce qu’il me faut pour faire une vraie séance. J’avais tout commandé avant même d’emménager.
À Grenoble, je ne faisais pas mes extras car je n’avais aucune envie de faire 25 minutes de voiture pour retourner au club. Maintenant, je n’ai plus d’excuse car je n’ai que trois marches à descendre… Lorsqu’on rentre d’un match qui est hyper loin et qu’on a pris le car, il se peut qu’à trois ou quatre heures du matin, j’aille faire du vélo dans le garage.
Pourquoi ? Pour me sentir mieux, pour dormir. Je sais que c’est un peu bizarre… (Rire) Mais c’est devenu une habitude maintenant. Évidemment, ce n’est pas naturel. Quand tu rentres chez toi, ton premier réflexe c’est d’aller te coucher, pas d’aller faire du vélo… Mais ça me fait du bien. Ça me permet de transpirer et de récupérer du match et du trajet. Le lendemain, je me sens mieux. Parfois, quand j’étais un peu ronchon, je remettais mes exercices au lendemain, mais à un moment je me suis dit qu’il fallait que j’arrête de raisonner comme ça.
