Pour la première fois depuis la fin de sa carrière l’an dernier, Henry Chavancy aborde la Champions Cup non plus crampons aux pieds, mais micro en main.
L’ex-centre du Racing 92, aujourd’hui manager au sein du club francilien et consultant pour beIN Sports, portera son analyse sur les deux premiers matchs de l’ASM Clermont dans la compétition.
L’occasion de prendre de la hauteur sur une Coupe d’Europe qui s’ouvre dans un contexte inédit : domination française, regain d’ambitions anglaises et présence sud-africaine encore en transition.
Après 58 rencontres disputées en Champions Cup, Chavancy connaît intimement les codes d’une compétition où l’expérience et la constance déterminent souvent les finalistes.
Pour lui, l’équilibre actuel reste favorable aux clubs tricolores.
Il s’est confié via La Montagne :
« Je ne vais pas être très original en disant que Toulouse et Bordeaux sont les grands favoris. Le Leinster possède une grande expérience et c’est primordial dans cette compétition. Après, le Top 14 est le meilleur championnat au monde. Il prépare très bien à l’exigence de la Champions Cup de par sa dureté et son homogénéité. Les clubs français ont l’habitude d’avoir des confrontations difficiles chaque week-end. Et cela aide quand les moments couperets se profilent. À l’image de Toulouse ou Bordeaux, ce sont actuellement les meilleurs clubs de rugby en Europe. »
L’Angleterre retrouve des couleurs
Portée par un XV de la Rose revitalisé, la Premiership semble avoir retrouvé un souffle offensif qui transparaît désormais en Europe. La finale de Northampton, le titre continental de Bath… Les signes du renouveau se multiplient.
Chavancy voit une cohérence dans cette trajectoire :
« Northampton n’est pas passé loin d’un sacré exploit. Ils ont battu le Leinster en demi-finale avec un rugby très ouvert. Bath est champion d’Angleterre en titre, ils sont encore premiers cette année et peuvent légitimement faire partie des favoris. Il n’y avait pas de descentes en Premiership pendant quelques années. Cela a incité les clubs anglais à adopter une nouvelle philosophie très portée sur l’attaque. Cela colle bien avec cette Champions Cup. Même si, en phase finale, on a parfois tendance à réduire la voilure… cela démontre la propension des équipes à envoyer du jeu. »
Les franchises sud-africaines toujours en décalage
Depuis leur intégration à la compétition, les franchises d’Afrique du Sud peinent à trouver leur cadence. Les résultats en témoignent : aucun qualifié en phases finales la saison dernière.
Pour Chavancy, la problématique dépasse le rugby pur :
« Quand ils viennent en Europe, c’est très difficile pour eux. Cela implique plus de dix heures de transport. Du fait des longs déplacements, il y a moins d’engouement populaire chez les fans… Ils possèdent moins la culture de cette compétition. Ils privilégient la sélection. »
Clermont peut créer la surprise
L’ASM, éliminée en huitièmes l’an dernier chez le futur finaliste Northampton, aborde cette édition avec un projet stabilisé, une dynamique positive et une identité sportive qui se renforce sous Christophe Urios.
Chavancy y voit un potentiel immédiat, y compris face aux Saracens dès ce week-end :
« C’est une équipe qui progresse depuis quelques saisons après des moments plus difficiles. La saison dernière, c’était un peu le retour en grâce de Clermont… Les hommes de Christophe Urios ont d’ailleurs un coup à jouer chez les Saracens. Ce n’est plus la même équipe qu’il y a six ou sept ans… Je pense sincèrement que les Clermontois ont les capacités d’aller chercher quelque chose, samedi. L’ASM a toutes les cartes en main pour se qualifier en huitièmes. Après, tout peut se passer en phase finale. »
