Le président du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal a accordé un long entretien au quotidien sportif L’équipe.
Lors de cette interview, le patron du RCT évoque le règlement du Salary Cap et dénonce les tricheries de certaines formations du Top 14.
Il l’affirme sans détour: pour monter des équipes comme d’autres le font, il lui faudrait 17 millions d’euros de masse salariale quand le Salary Cap est plafonné à 11,3 millions d’euros.
Il explique que les clubs dirigés par de grands groupes ont des astuces de détourner le Salary Cap, chose qui est impossible à réaliser pour Toulon. Extrait:
“Les mecs sont plus forts que moi… Pour faire les mêmes équipes, il me faudrait dix-sept millions de masse salariale. Il faut croire qu’ils négocient mieux que moi… Il s’est passé exactement ce que j’ai dit quand le salary cap a été mis en place : ça favorise les grands groupes qui peuvent dissimuler des salaires en faisant des opérations extracontinentales. Ce qui leur permet de dépasser allègrement le plafond du salary cap. J’ai par exemple appris qu’un joueur qui nous a quittés a touché 180 000 euros à Hongkong. Moi, je n’en suis pas capable. Ensuite, ils ont annulé le droit à l’image comme on le pratiquait a”u RCT, c’est-à-dire avec une véritable exploitation de l’image.”
Le président Varois pointe notamment du doigt les dirigeants du Stade-Français Paris qui ont licencié 22 joueurs pour pouvoir recruter. Extrait:
“Je vous donne un exemple de détournement du salary cap par le Stade Français. L’an passé, le club a licencié vingt-deux joueurs, ce qui a dû coûter entre cinq et six millions d’euros qui n’entreront pas dans le calcul du salary cap cette saison. Pourquoi ? Parce qu’ils ont pu licencier pour cinq millions d’euros, au détriment de toute règle économique dans le rugby. Quand M. Wild met dix millions au Stade Français, c’est dix millions qu’il retire de ses bénéfices, et qui lui permettent de payer 31 % d’impôts en moins. Chez nous, Bernard Lemaître a mis de l’argent à titre personnel. Ça ne sort pas d’une société, ça n’a rien à voir.”
Lorsque le journaliste lui affirme que lui aussi a triché avec le Salary Cap, Mourad Boudjellal répond directement par la négative. Extrait:
“Non, je n’ai pas triché ! J’ai exploité le droit à l’image. Ensuite, on m’a dit que je ne pouvais plus. Mais les autres, on les laisse faire. Quand on me dit que Montpellier et le Stade Français ont plus de moyens que nous, ça me fait rire. On est au maximum du salary cap. Il n’y a peut-être pas les mêmes contrôles pour tout le monde. Au RCT, on est assailli de contrôles, même sur mes biens personnels et, pendant ce temps, on fout la paix aux autres.”