En pleine tourmente, l’ASM Clermont Auvergne doit impérativement réagir ce samedi soir à domicile face à l’Union Bordeaux-Bègles, lors de la 13e journée de Top 14. Après une série de prestations décevantes, le club auvergnat est attendu au tournant pour stopper sa spirale négative et retrouver un état d’esprit conquérant.
À la veille de ce choc capital, le manager Christophe Urios a livré un discours franc et exigeant dans les colonnes de Midi Olympique. Il reconnaît sans détour les difficultés actuelles de son équipe : « Cela fait trois matchs qu’on n’est pas bons, on a perdu un peu le fil. Le match contre l’Usap est effectivement décevant, on est les premiers abattus, on a déçu les supporters finalement. C’est la loi du métier, et l’UBB, forcément, c’est un match capital pour la suite. »
Interrogé sur la motivation de ses joueurs, Urios étonne en affirmant : « On ne les motive pas. » Il explique ensuite sa vision du management, précisant que la motivation ne peut pas être imposée : « Si je vous dis d’aller faire des mêlées, je ne suis pas sûr que vous serez motivé pour aller en faire. C’est le contexte qui fait que vous motivez les gens. Il faut qu’ils se disent : “je suis bien à un endroit, je suis valorisé, je participe, je crée, je reconstruis”. C’est ça la motivation, elle ne se décrète pas. Après je ne sais pas si on doute, je sais qu’on est moins bon aujourd’hui et depuis la reprise, ça peut être une déconnexion à un moment donné. Ce n’est pas facile, surtout quand on a une semaine comme ça avec une journée d’entraînement. Mais c’est le lot de tout le monde, en tout cas, c’est le lot de Bordeaux. Aujourd’hui, ce sont les joueurs qui ont les clés du truc. »
Après plusieurs jours de repos accordés au groupe, le coach avoue un état d’esprit mitigé à la reprise : « Ce vendredi matin, c’était un peu difficile, même si je trouve que les quatre jours de repos ont fait du bien. C’est un moment où on peut aussi régénérer, passer du bon temps en famille, passer du bon temps avec les gens qui nous aiment, récupérer physiquement et puis surtout aussi se remettre en cause. Je les ai trouvés plutôt comme ça ce matin, un peu dans l’expectative, puisque l’équipe n’est tombée qu’en fin de matinée. La vérité et le verdict ce sera demain. »
Cette coupure complète avec le rugby après le déplacement à Perpignan a été une décision collective largement partagée : « On a fait le choix, en accord avec les joueurs, de laisser les quatre jours. Depuis Perpignan, on ne s’est pas revus. On a préféré lâcher complètement. On avait des points de rencontre quand même, des moments de connexion avec les joueurs. Ils avaient un travail à faire, ils étaient équipés de GPS pour faire le travail. Ce n’était pas pour les contrôler, c’était juste pour qu’on sache un peu où ils en étaient. Après, c’est l’état d’esprit et la motivation qui doivent reprendre le relais derrière. On est dans un processus où on est en difficulté depuis la reprise, on n’est pas bien, on ne joue pas bien, on n’est pas bon, mais demain il faudra gagner. »
Le manager rappelle aussi une période similaire vécue plus tôt dans la saison, marquée par un redressement notable : « C’était le stage à Narbonne. On avait pointé des choses qui étaient importantes et après on avait fait une très belle fin de saison. Là c’est arrivé un peu plus tôt, à un moment où franchement je ne l’ai pas vu arriver. Il n’y a pas de raison en fait. C’est comme ça, je dois trouver des solutions pour retrouver de l’énergie, mais surtout pour trouver une connexion d’équipe, en fait. Parce que sur le match à l’Usap, il n’y a rien. On a été à côté de la plaque, voilà. On est critiqués, je n’ai pas de problème avec ça, on est face à notre responsabilité et c’est un privilège. Il faut qu’on fasse un gros match demain. Il faut qu’on retrouve nos avants conquérants. Il faut que notre milieu terrain soit bon. Il faut qu’on défende bien. En face, ils ont des joueurs incroyables. Ils sont en pleine confiance. Mais il faut qu’on les tape. On n’a pas le choix ! »
Ce samedi soir à 21 heures, l’ASM Clermont Auvergne devra ainsi prouver qu’elle a su retrouver ses forces et sa cohésion pour enchaîner une victoire indispensable face à une redoutable équipe bordelaise.







